mercredi 10 décembre 2008

Loki oscille vers Cee-Lo

Comme un compteur Geiger à l'approche d'une source hautement radioactive. L'aiguille au maximum tape du côté "génie". Thomas Decarlo Callaway a un talent nucléaire. Fission, frissons, fusion. Rap, soul, funk, rock. Quoi d'autre? La magie. L'histoire. Cee-Lo la porte sur une peau sertie d'arabesques et de maux. Cicatrice originelle à Atlanta, nombril de son monde. Mort du père quand il a deux ans. La mère suit 16 ans plus tard. L'église accueille sa voix, haute, profonde, parcourue d'intimes écorchures. Le rap le recuille. Ou l'inverse. Avec le groupe Goodie Mob, il signe Soul Food en 1995, un classique absolu et l'acte de naissance du Dirty South, ce son crado et funky qui s'apprête à régner sur la galaxie hip-hop. Outkast, qui a sorti quelques mois plus tôt le légendaire Southernplayalisticadillacmuzik,les producteurs Organized Noise et Goodie Mob forment la Dungeon Family, collectif timbré ultra créatif qui convoque a chaque sorti les fantômes de Parliament. Costumes chelous et rimes déjantées.
En 2002, Cee-Lo s'offre la liberté du solo. Son univers a besoin d'espace. Son flow chantant lui autorise toutes les expérimentations sonores. Son gout pour le spleen bien sombre donne vie à des textes corsés, amers, puissants. Café noir chargé de sucre. Voilà le style Cee-Lo. Les deux disques qu'il publie sous son nom sont des prodiges d'inventivités et de déprime. Closet Freak, monstre des chiottes. Gettin' Grown, pas envie d'grandir. I'll be around, avec Timbaland. Childz Play, duo flamboyant avec Ludacris.
2006. Rencontre avec un autre électron libre. Impact. Échange d'ions, réaction chimique, explosion. Cee-Lo et Danger Mouse. Gnarls Barkley. Passage de dimension. Crazy. Odd Couple. Dangereuse liaison. Tout d'un coup, tout fait sens. Les multiples facettes de Cee-Lo ont trouvé leur chef d'orchestre. On touche au sublime.
Démonstration, en vie. A l'Astoria, Londres. Neighbors. De sa fenêtre Cee-Lo sent le regard pesant de ceux qui vivent à ses côtés. Lui, le Closet Freak, monstre génial, scruté par ceux qui ne lui ressemble pas. Seul, laid. Et pourtant tellement attirant. "My neighbor likes where I stay, but doesn't know the price that I pay" puis "My neighbor like my clothes, but hasn't see me with my scars exposed." Instant suspendu.



Le reste du concert est à l'unisson, même si y'a plein de notes. Tu devrais déjà être en train de le mater dans son intégralité plutôt que lire ce blog foireux. Encore là? Bon. Puisque Cee-Lo est sans doute l'un des plus grands de l'espace temps, le voici à l'Abbey Road des Beatles. Où il Transforme un vieux mythe miteux dans un cercueil tout vide en moment de grâce. Ha oui, j'oubliais: j'emmerde les Beatles. Et Bénabar aussi, tiens, pendant qu'on y est. Pernaut nous ment, c'est Bénabar la vraie musique sataniste nazie. Bref.



Et un p'tit tour chez Letterman pour se terminer gentiment. Going On. "I'm going on. And I prefer to goin' alone." Mais pourquoi Bénabar ne suit pas ces admirables conseils??



Voilà, tu sais tout le jeune. Ou presque. Ou rien. Comme tu veux.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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