mardi 30 octobre 2007

Loki est enfin rassuré par ... Kanye West.

Cool malgré tout



11 septembre 2007. Deux boeings muscicaux strient l'espace sonore de leurs trajectoires assentionnelles. A la barre du premier, baptisé Curtis, 50 Cent, pilote d'un opus boosté au featuring. Que de la Class Affair parmi les passagers: Eminem, Dre, Justin, Timbaland, Robin Thicke, Akon, Mary J Blige, Nicole Scherzinger... Aux manettes du second, le bien nommé Graduation, Kayne West, commandant d'un A 380 rutilant : Daft Punk, T Pain, Lil Wayne, Mos Def, Chris Martin, Dwele... Quelques jours avant le décollage, 50 Cent annonce la couleur: à l'atterrissage, il n'y aura qu'un seul vainqueur. Et s'il s'agit de Kanye West, alors juré, plus jamais vous n'entendrez la mâchoire refaite à la bastos de 50 susurrer le mythique: G-g-g-g-g-g-Unit! Verdict: ce 11 septembre 2007 c'est bien l'opus de 50 Cent qui s'est crashé, balayé par celui de Kanye, deux fois plus vendu dès la première semaine.

Et on la sentait méchamment venir la plantade magistrale de Curtis. Les premiers titres, balancés à la truelle ces derniers mois, annonçaient un essoufflement évident du rappeur de New-York. Malgré un "I Get Money" correct et un "Ayo Technology" boosté par Justin et Timbaland, l'entreprise fleurait la défaite à plein nez. Trop de 50 ces dernières années, trop de refrains collés à des samples grillés, trop d'embrouilles à la con, trop de rimes moisies et même trop de Eminem. La couronne du roi ne tenait plus qu'à un cheveu crépu. Contre à un challenger aussi fringant que Kanye, le vieux lion ne faisait clairement plus le poids. Car face à lui se présente un producteur-rappeur totalement maitre de sa carrière sachant s'entourer des artistes les plus pointus du moment. Une sorte de Madonna hip-hop ne cessant de se renouveler. D'A-Trak, DJ canadien électro hip-hop ultra coté, à Takashi Murakami, designer japonais auteur du logo coloré de Louis Vuitton, en passant par Lil Wayne, Kayne débauche ce qui se fait de plus hot.

Graduation confirme la forme de celui qui se fait appeler Don Louis Vuitton, se proclame plus important que Jésus Christ, s'offre le titre de "numéro un de l'humanité" et assure être "le plus grand spectacle de la planète". Quand il ne se branle pas, Kanye occupe ses dix doigts sur des samplers chauffés à blanc. Et sur la machine, c'est Mozart. Il travaille le son au corps, l'étire, l'accèlère, le triture, le gonfle, le lisse puis l'habille avec gout. Pas de bruitages sophistiqués à la Timbaland, très peu de compositions originales mais des titres revisités avec génie. Dès son premier album, le fabuleux College Drop Out, ce son si particulier accompagné d'un flow clair, mélodique et d'une fine plume ont bousculé la petite planète hip-hop. Soyons clair, Graduation n'a pas la puissance et la fraicheur de ce premier opus, mais il est largement assez bon pour permettre à Kanye West de craner encore quelques années. D'autant que le bonhomme a nettement progressé en dehors de sa musique. Excellent sur scène, ambitieux et malin dans l'utilisation de l'image, flamboyant à chaque apparition, dans la mégalomanie comme la dérision, il explose littéralement. De la nitro planquée dans une boule à facettes. En témoignent ses récentes apparitions télévisées, aux MTV Movie Awards ou au Saturday Night Show.

Graduation est parfois très chiant mais souvent génial. "Goodlife", habillé de la voix vocodée de T Pain, sonne comme un anthem à la bourgeoisie black à laquelle appartient Kanye. Un titre plus euphorisant qu'une bouteille de Moet sifflée au goulot. Sorte de rap avec cravate, un peu comme si un jeune de la droite décomplexée se mettait subitement à avoir du style. C'est dire la rareté absolue de la pépite. Les synthés virevoltants de "Goodlife" donnent le ton de l'album: c'est sur les titres les plus synthétiques que Kanye excelle. Sa veine soul semble plus usée que celle d'un tox. Les morceaux où il la cherche encore sont les moins efficaces. En revanche, "Can't tell me nothing" et son tempo lancinant fout des claques. "Flashing Lights" et "Wonder" sont deux perles. Mais la véritable bombe de Graduation, c'est le décadent "Drunk and hot girls". Sur un beat à la basse sexuelle, ronronnant de perversion, Kanye clame son amour des teenagers déjantées et bourrées. Et de décrire par le menu sa soirée idéale: une chasse victorieuse dans un club crasseux où, du premier au troisième couplet, il ferre une teen du bar jusqu'à son pieu, l'implorant, dans les dernières rimes, de ne surtout pas gerber sur la banquette de sa caisse! Crade et hilarant, le titre est tranché net par la voix de Mos Def, venant réclamer un peu de moral dans ce gros bordel. Un road trip musical hallucinant. Qui confirme, au final, le passage de niveau clamé par le docteur West.

L'excellent clip de Goodlife, réalisé par So Me, graphiste d'Ed Banger (Justice, Uffie, Kavinsky, DJ Medhi).

Pour la petite histoire, l'an dernier Kanye avait tapé un mémorable scandale au MTV Movie Awards parce le prix du meilleur clip ne lui avait pas été attribué. Et qui était le lauréat? Justice avec une vidéo clipée par ... So Me! "J'ai jamais vu ton clip mec, mais le mien est meilleur! Si je ne gagne pas, MTV perd!"


Mais Kanye n'est pas rancunier. Il a même appris à jouer avec son image. Démonstration avec ce sketch hilarant passé au Saturday Night Live:


Sa plus belle performance télévisée, le mémorable "Bush doesn't care about black people":


Stronger en live, avec des violons, des lunettes chelous et un Kanye au sommet.


Aux derniers Mtv Awards, il signe le show le plus classe au sommet du Palms de Miami.


Bonus: sa meilleure production ces derniers mois est un titre de Twista sur lequel il ne pose même pas. Un sample monstreux de Feist et le flow mobylette de Twista. Tuerie.
"Well it's time":



Double bonus: le superbe "I can't say no" en featuring avec Trick Daddy:


Et pour finir en beauté, l'éthylique "Drunk and hot girls".

mardi 23 octobre 2007

Loki retourne à l'église

Recevoir l'hostie musicale que voici. Distribuée par le père T Pain. Un curé qui diffuse ses sermons sous vocoder, ça donne envie d'avoir la foi. Avant, je ne croyais pas en T Pain. On m'avait bien dit: "Mais si!". Mais non. Mais depuis ce divin Church, c'est la révélation. Prenez et bouffez en tous. Ceci est son son.

T Pain, Church:

mardi 2 octobre 2007

Loki n'a qu'une vie...

Et il lui en faudrait 100 pour punaiser sur son globe tous les billets dont il rêve. Impossible de modérer la plume quand le sujet passionne. Alors Loki fait peu, c'est vrai, mais soigne la qualité. Verbe hydroponiphié, fort taux de THB (vas y, cherches...). Mais cette fois, Loki n'a vraiment pas le temps! "I tell the clock, just give me a sec!" Quel grand philosophe ce Lil Wayne...
Alors pour une fois, Loki balance les vidéos dans une salve kalachnikov et vous vous démerdez pour chopper plus d'infos. Fumistes! Le prochain billet sera long, envolé, taré, rythmé et consacré à Kanye West. Loki a les poches pleines de choses, de machins et de trucs croustillants sur celui qui vient de nous épargner un prochain album de 50 Cent. En attendant...

La dernière vidéo des rois du buzz sur myspace, The Cool Kids. Que dire? Cool. Évidemment. Electro libre rap style en minimal. Black Mags.


Le tout premier clip d'Asa, chanteuse de 24 ans d'origine nigériane installée à Paris. Son premier album, prévu pour la mi octobre, devrait la propulser au sommet de ce que les médias appellent la World Music. Manière de dire qu'ils ne savent pas vraiment de quoi ils parlent. Loki non plus d'ailleurs. Alors il ferme sa gueule, ce qui ne lui arrive pas souvent... Ca s'appelle Fire on the mountain (à ne pas confondre avec le brasier des Grateful Dead) et c'est juste très beau. Clip comme son.

ASA (ASHA) FIRE ON THE MOUNTAIN
envoyé par smeuss

Le dernier clip en date de Menomena, groupe indé de Portland. Leur troisième album, sorti début 2007, est une pépite d'expérimentations et d'influences diverses. On songe à plein de groupes de référence mais aucune étiquette ne colle vraiment à la peau diaphane de ce groupe génial. A écouter, juste à écouter. Evil Bee est assorti d'une vidéo étrange et hypnotique. Bzzz bzzz bzzz, les abeilles, les abeilles... (dédicace...)


Le premier single du second album de Lupe Fiasco. On espère que son blaze ne lui portera pas la poisse. Peu de chance vu la qualité du MC. Dumb it Down. Baisse d'un ton. Mais monte le son.




La dernière vidéo de Talib Kweli, tirée de Ear Drum, son tout dernier opus. Un flow toujours aussi affûté quoique franchement monolithique. Talib retrouve un peu de son lustre. Mais que l'époque Blackstar est loin...


Bonus: le précédent single, Hot Thing, produit par Will I Am.



Mama MIA... Tu le sais lecteur, Loki est fou amoureux de la princesse sri lankaise. Voici deux nouvelles vidéos pour comprendre son obsession. Jimmy, où la belle se la joue Dalida, et un live du génial Paper Plane (qui sample Straight to Hell des Clash, dédicace au Tzim). Loki devient loco.




Une curiosité pour finir: The Phoenix Foundation. Groupe australien qui sort prochainement son quatrième album, Happy Ending. Rock barbu, pop à poils, vestes roses, lasers fluos, Dolorean. Forcément bien.



Ce sera tout pour aujourd'hui, le Loki n'a qu'une vie... Et c'est déjà un sacré bordel...