lundi 16 juillet 2007

Loki se gave de ... Mark Ronson


Marchand de bonbons

Vous cherchiez une gentille saveur sucrée à glisser dans vos oreilles cet été? Un petit son frais, léger, consommé en violentes crises de boulimies auditives puis aussitôt oublié? Mark Ronson a ce qu'il vous faut. De la zic qui fait "pop" dans l'oreille et zizir aux tympans. C'est vrai, sur la photo sélectionnée par le sieur Loki, l'homme ressemble plus à un Columbo sur la fin où un clochard sur le retour, qu'à Daddy Suc.
Pourtant, avec Version, son second album, Mark Ronson livre une bonbonnière pleine à craquer de joyeusetés pour vos palais. Ce Londonnien de naissance, fils d'une glorieuse lignée d'artistes en tous genres, a émigré vers la grosse pomme dès 8 ans. Torgnole hip-hop dans la gueule dès l'adolescence, le voilà deux platines sous les bras écumant les clubs de la capitale. Il devient un DJ respecté pour son éclectisme et sa musicalité. C'est là qu'il développe son fumeux concept de "ghetto metal" étiquette fourre-tout qu'il colle sur sa marmite sonore. En gros, Mark mélange tout. Avec lui, il n'existe plus qu'un sur-genre mondial planant très haut au dessus des clivages, là où scintillent les 3 lettres du mot POP. Après avoir travaillé comme producteur pour diverses célébrités de gros calibre, il sort en 2003 un Here comes the fuzz sympathique mais fade. Le Mark a compris: il faut plus de sucre, de crème et de chantilly. La recette est simple: reprendre des titres plus ou moins connus en y ajoutant ces savoureux ingrédients. Quelques expérimentations plus tard, voici donc Version, pièce montée plus chargée que celle du mariage d'Axl Rose dans November rain.
Le résultat est surprenant. Reprenant sans ambages les chansons les plus grillées, Mark Ronson les arrondit en ajoutant de la basse (celle de Stu Zender, bassiste originel de Jamiroquaï), du beat et surtout des cuivres. Beaucoup de cuivres. C'est léger, acidulé et furieusement addictif. Sous sa patte, le
Toxic de Britney Spears devient une balade soul éreintée par la voix d'ODB, le Valerie des Zuttons prend la chaleur incandescente d'Amy Winehouse, le Stop Me des Smiths trouve une seconde (première?) jeunesse et le Just de Radiohead sonne, comble de l'hérésie, incroyablement gai. Bien sur, on est loin de la pâtisserie fine et les desserts de Mark Ronson peuvent porter sur l'estomac après une consommation abusive. Mais déguster le superbe Oh my god de Lilly Allen, cover d'un morceau sans saveur des Kaiser Chiefs, c'est s'offrir un petit moment d'extase, puissant et éphémère, comme le contact du chocolat sur vos papilles.
Et quand, en prime, le bonhomme dégaine des clips plus réussis les uns que les autres, on ouvre les yeux, les oreilles, et on savoure. Miam....


Oh my god, feat Lilly Allen. La peste se la joue Jessica Rabbit. Très classe. Dans la salle de ce club cartoonesque, on peut reconnaître quelques uns des principaux collaborateurs de Ronson: Wale, les Kaiser Chiefs, Stu Zender entre autres.


Stop me, titre des Smiths à la base, chanté ici par Daniel Merriweather.


L'excellent
Just de Radiohead.


Toxic
sur scène. Ronson est à la gratte, Zender à la basse, Merriweather au micro et Wale, rappeur de DC dont le buzz crève le plafond, reprend les parties d'ODB. Le titre original avec le regretté "bâtard sale" est à écouter absolument.


Valerie, perfomée par Amy, absente du clip sans doute pour cause de déglingage avancé. Wale et son flow primesautier ouvre la vidéo. Prononcer "Oualé", le lascar est de Washington DC, pas de Cardiff...


2 commentaires:

luciano-kid a dit…

bete de son le feat avec Ol Dirty Bastard... ça tourne ps mal sur Nova en ce moment

Loki a dit…

Ouias le son tourne de plus en plus, le Mark Ronson finira bien par pêter les sharts du monde entier c'est écrit!
Et puis les feats du sale batard sont toujours plus efficaces quand ils sont posés sur les titres de jolies nymphettes, ça créé un décalage savoureux, un côté salissant sympathique. CF Britney, Mariah Carey, Kelis et autres...
Reviens quand tu veux en tout les cas Luciano, y'aura du frais ici très bientôt!