Ca sent le sapin pour 2008. C'est l'heure des grands classements, l'exercice préféré des mags de zik qui vont en pondre au kilomètre à moindre frais. Loki vous recommande celui-ci, œuvre d'un sale type au mauvais goût très sur. Et puisque Loki est décidément un gars aigri, voici LE classement inversé. Le pire du pire de la musique en 2008. Le classement de l'apocalypse!
1 Bénabar. Ce type a quelque chose à voir avec l'antéchrist, c'est sûr. Sa bonhomie roucoulante cache forcément un sadisme exacerbé. Surtout, le matraquage CRS de ses chansons, systématique dès qu'on approche du rayon charcuterie du Carrefour, est de ceux dont on ne se remet jamais vraiment. Depuis "L'effet Papillon", j'achète plus de saucisson.
2 Nadiya featuring Enrique Iglesias. Le seul et unique morceau qu'on aurait du utiliser à Guantanamo. Perso, j'avoue toutes mes branlettes au deuxième couplet.
3 Cabrel. Sans moustache, ça parait tout de suite moins sympathique non? Y'avait la musique d'ascenseur, Cabrel a inventé la musique de cheminée.
4 Abd Al Malik. J'ai de plus en plus l'impression que Bénabar est entré dans son corps. Et c'est sale.
5 Booba. Pour stopper les ravages de la créatine chez les rappeurs. Les biceps gonflent, les punchlines disparaissent. C'est quand même con.
6 Lam featuring la Marseillaise. En une seule et unique prestation d'anthologie, ce duo magique a quasiment provoqué un incident diplomatique. A un moment, j'ai même cru qu'on allait attaquer le Maghreb. Si si.
7 Christophe Mahé. Quand il part dans les aigus, ça fait un peu le même bruit que la craie griffant le tableau pendant les cours de Maths de monsieur Dua, en seconde. Une période vraiment pourrie.
8 Julien Doré featuring Carla Bruni. Parfois, on zappe sans s'imaginer que la mort attend au coin d'une chaine. Quand je suis tombé sur ce live à Taratata, mon organisme n'a pas supporté. Même pas eu le temps de contre zapper: rupture d'anévrisme immédiate. Je m'en suis remis mais j'ai encore un peu de mal à manger tout seul.
9 Julien Clerc featuring Carla Bruni, Nagui. Et Sarkozy qui traine dans les coulisses. Si si, ça s'est produit. Pendant le Téléthon. Là, j'ai vraiment cru que le monde allait basculer dans les flammes de l'enfer. En plus, ça recommence trois fois. L'instant précis où Sophie Davant comprend qu'elle ne va pas battre le record cette année. Dur.
10 Grands Corps Malade featuring l'équipe de France. Il sentait quand même un peu la défaite cet euro. Faire chanter à Grand Corps Malade l'hymne d'une équipe dont le capitaine est Patrick Viera, c'est tirer un bon coup sur la queue du diable. Faut pas s'étonner qu'il nous soit tombé sur la gueule.
lundi 29 décembre 2008
dimanche 28 décembre 2008
Loki croit au remix
Comme un bouddhiste croit à la réincarnation. Une seconde vie musicale. La possibilité de tout recommencer, sous une meilleure parenté ou de meilleures BPM. Mais à ce petit jeu, la dure morale religieuse reste de mise: un morceau pourri ne devient pas subitement génial une fois remixé. Il peut même avoir droit à une réincarnation encore plus merdique que sa première existence. Pas la peine de vous faire une liste, suffit de vous balader dans le rayon Singles de votre Carrefour préféré pour vous en rendre compte. Mais parfois, le miracle se produit. D'un titre déjà excellent, un producteur respectueux signe un remix en forme d'hommage. Comme une ré-écriture, une mise en valeur de l'original. Le morceau semblait presque mort, à bout de souffle, tombé dans l'oubli, et le voici pimpant, mac chantant, gorgé de vie, le cœur battant sur une nouvelle rythmique.
C'est ce genre d'œuvre à la Frankenstein que pratiquent les gars d'Hot Chip. Le groupe britannique s'est fait une spécialité du remix soigné et vivifiant. Ils y manifestent d'ailleurs un talent presque supérieur à leurs productions sans canevas. Leur dernière créature, c'est cette superbe réincarnation de "Passin me by" des mythiques Pharcyde. L'original, produit par J-Swift et tiré du tout premier album du groupe Californien, est déjà un monstre couturé de samples: on y trouve du Quincy Jones, du Jimi Hendrix, du Skull Snaps, du Weather Report, du Roy Ayers et même du Whodini. Symbole d'une époque ou le sampleur faisait loi, malgré ses évidentes lourdeurs. En l'occurrence, si la boucle initiale de "Passin me by" reste ultra efficace, les jointures avec le refrain et les scratchs intempestifs ont tendance à plomber le track. Si la fraicheur des Pharcyde à cet instant précis de l'histoire du hip-hop est incontestable, la production est encore très marquée 80's et sera bientôt remplacée par les compositions soyeuses du génial Dilla.
Les britons d'Hot Chip se sont emparés de "Passin' me by" et l'ont ressuscité avec classe. Sans haine, ni violence, en respectant l'indispensable touche jazzy qui caractérise le groupe, nappant le refrain d'une atmosphère presque noise à la Portishead. Les guitares ronronnent, un orgue glisse, un ange passe. Ode. Le résultat est assez prodigieux. Les Pharcyde ne sont plus, ou plus vraiment, et ça fait chier. Ne reste que le remix pour les revivre. Et Loki croit au remix. Crois, toi aussi.
Et bien sur, l'original:
La version de Hot Chip est issue de la géniale compilation de Rmxxology éditée par le label Delicous Vynil responsable des premiers opus de Pharcyde mais aussi Tone Loc, Young MC, Masta Ace ou les Brand New Heavies. Rencontre entre producteurs actuels et morceaux d'un catalogue prestigieux de 20 ans d'age, c'est une putain de galette de rois. Sans déconner.
C'est ce genre d'œuvre à la Frankenstein que pratiquent les gars d'Hot Chip. Le groupe britannique s'est fait une spécialité du remix soigné et vivifiant. Ils y manifestent d'ailleurs un talent presque supérieur à leurs productions sans canevas. Leur dernière créature, c'est cette superbe réincarnation de "Passin me by" des mythiques Pharcyde. L'original, produit par J-Swift et tiré du tout premier album du groupe Californien, est déjà un monstre couturé de samples: on y trouve du Quincy Jones, du Jimi Hendrix, du Skull Snaps, du Weather Report, du Roy Ayers et même du Whodini. Symbole d'une époque ou le sampleur faisait loi, malgré ses évidentes lourdeurs. En l'occurrence, si la boucle initiale de "Passin me by" reste ultra efficace, les jointures avec le refrain et les scratchs intempestifs ont tendance à plomber le track. Si la fraicheur des Pharcyde à cet instant précis de l'histoire du hip-hop est incontestable, la production est encore très marquée 80's et sera bientôt remplacée par les compositions soyeuses du génial Dilla.
Les britons d'Hot Chip se sont emparés de "Passin' me by" et l'ont ressuscité avec classe. Sans haine, ni violence, en respectant l'indispensable touche jazzy qui caractérise le groupe, nappant le refrain d'une atmosphère presque noise à la Portishead. Les guitares ronronnent, un orgue glisse, un ange passe. Ode. Le résultat est assez prodigieux. Les Pharcyde ne sont plus, ou plus vraiment, et ça fait chier. Ne reste que le remix pour les revivre. Et Loki croit au remix. Crois, toi aussi.
Et bien sur, l'original:
La version de Hot Chip est issue de la géniale compilation de Rmxxology éditée par le label Delicous Vynil responsable des premiers opus de Pharcyde mais aussi Tone Loc, Young MC, Masta Ace ou les Brand New Heavies. Rencontre entre producteurs actuels et morceaux d'un catalogue prestigieux de 20 ans d'age, c'est une putain de galette de rois. Sans déconner.
mardi 23 décembre 2008
Loki est un type étrange
Comme une vidéo de Larytta. Duo Suisse. Electro chelou, troisième dimension sonore, David Lynch music. Le tandem de Lausanne vient de sortir un bizarre LP baptisé "Difficult fun". Joli nom. Le clip de Souvenir de Chine a le même effet hypnotisant qu'une plongée oculaire dans un caléidoscope. Euphorisant comme un bain de minuit bourré dans une rivière des Pyrénées, à faire la planche la bite à l'air et le nez dans les étoiles. La seule image qui me vient. Etrange....
Des souris et des canards. On dirait une fable. Affable. Affabule. On sait bien que les reflets sont trompeurs. Que la glace est sans tain. Et que Larytta nous fourre sans doute, discrètement, un message politique sur la misère des bêtes en milieu HLM. Et qu'on ferait bien de se regarder dans un miroir.
Ou bien non.
Peut être que juste, les types voulaient voir ce que ça faisait des canards et des souris et une glace.
Et pourquoi pas.
Et pourquoi.
Et....
Des souris et des canards. On dirait une fable. Affable. Affabule. On sait bien que les reflets sont trompeurs. Que la glace est sans tain. Et que Larytta nous fourre sans doute, discrètement, un message politique sur la misère des bêtes en milieu HLM. Et qu'on ferait bien de se regarder dans un miroir.
Ou bien non.
Peut être que juste, les types voulaient voir ce que ça faisait des canards et des souris et une glace.
Et pourquoi pas.
Et pourquoi.
Et....
mercredi 10 décembre 2008
Loki oscille vers Cee-Lo
Comme un compteur Geiger à l'approche d'une source hautement radioactive. L'aiguille au maximum tape du côté "génie". Thomas Decarlo Callaway a un talent nucléaire. Fission, frissons, fusion. Rap, soul, funk, rock. Quoi d'autre? La magie. L'histoire. Cee-Lo la porte sur une peau sertie d'arabesques et de maux. Cicatrice originelle à Atlanta, nombril de son monde. Mort du père quand il a deux ans. La mère suit 16 ans plus tard. L'église accueille sa voix, haute, profonde, parcourue d'intimes écorchures. Le rap le recuille. Ou l'inverse. Avec le groupe Goodie Mob, il signe Soul Food en 1995, un classique absolu et l'acte de naissance du Dirty South, ce son crado et funky qui s'apprête à régner sur la galaxie hip-hop. Outkast, qui a sorti quelques mois plus tôt le légendaire Southernplayalisticadillacmuzik,les producteurs Organized Noise et Goodie Mob forment la Dungeon Family, collectif timbré ultra créatif qui convoque a chaque sorti les fantômes de Parliament. Costumes chelous et rimes déjantées.
En 2002, Cee-Lo s'offre la liberté du solo. Son univers a besoin d'espace. Son flow chantant lui autorise toutes les expérimentations sonores. Son gout pour le spleen bien sombre donne vie à des textes corsés, amers, puissants. Café noir chargé de sucre. Voilà le style Cee-Lo. Les deux disques qu'il publie sous son nom sont des prodiges d'inventivités et de déprime. Closet Freak, monstre des chiottes. Gettin' Grown, pas envie d'grandir. I'll be around, avec Timbaland. Childz Play, duo flamboyant avec Ludacris.
2006. Rencontre avec un autre électron libre. Impact. Échange d'ions, réaction chimique, explosion. Cee-Lo et Danger Mouse. Gnarls Barkley. Passage de dimension. Crazy. Odd Couple. Dangereuse liaison. Tout d'un coup, tout fait sens. Les multiples facettes de Cee-Lo ont trouvé leur chef d'orchestre. On touche au sublime.
Démonstration, en vie. A l'Astoria, Londres. Neighbors. De sa fenêtre Cee-Lo sent le regard pesant de ceux qui vivent à ses côtés. Lui, le Closet Freak, monstre génial, scruté par ceux qui ne lui ressemble pas. Seul, laid. Et pourtant tellement attirant. "My neighbor likes where I stay, but doesn't know the price that I pay" puis "My neighbor like my clothes, but hasn't see me with my scars exposed." Instant suspendu.
Le reste du concert est à l'unisson, même si y'a plein de notes. Tu devrais déjà être en train de le mater dans son intégralité plutôt que lire ce blog foireux. Encore là? Bon. Puisque Cee-Lo est sans doute l'un des plus grands de l'espace temps, le voici à l'Abbey Road des Beatles. Où il Transforme un vieux mythe miteux dans un cercueil tout vide en moment de grâce. Ha oui, j'oubliais: j'emmerde les Beatles. Et Bénabar aussi, tiens, pendant qu'on y est. Pernaut nous ment, c'est Bénabar la vraie musique sataniste nazie. Bref.
Et un p'tit tour chez Letterman pour se terminer gentiment. Going On. "I'm going on. And I prefer to goin' alone." Mais pourquoi Bénabar ne suit pas ces admirables conseils??
Voilà, tu sais tout le jeune. Ou presque. Ou rien. Comme tu veux.
En 2002, Cee-Lo s'offre la liberté du solo. Son univers a besoin d'espace. Son flow chantant lui autorise toutes les expérimentations sonores. Son gout pour le spleen bien sombre donne vie à des textes corsés, amers, puissants. Café noir chargé de sucre. Voilà le style Cee-Lo. Les deux disques qu'il publie sous son nom sont des prodiges d'inventivités et de déprime. Closet Freak, monstre des chiottes. Gettin' Grown, pas envie d'grandir. I'll be around, avec Timbaland. Childz Play, duo flamboyant avec Ludacris.
2006. Rencontre avec un autre électron libre. Impact. Échange d'ions, réaction chimique, explosion. Cee-Lo et Danger Mouse. Gnarls Barkley. Passage de dimension. Crazy. Odd Couple. Dangereuse liaison. Tout d'un coup, tout fait sens. Les multiples facettes de Cee-Lo ont trouvé leur chef d'orchestre. On touche au sublime.
Démonstration, en vie. A l'Astoria, Londres. Neighbors. De sa fenêtre Cee-Lo sent le regard pesant de ceux qui vivent à ses côtés. Lui, le Closet Freak, monstre génial, scruté par ceux qui ne lui ressemble pas. Seul, laid. Et pourtant tellement attirant. "My neighbor likes where I stay, but doesn't know the price that I pay" puis "My neighbor like my clothes, but hasn't see me with my scars exposed." Instant suspendu.
Le reste du concert est à l'unisson, même si y'a plein de notes. Tu devrais déjà être en train de le mater dans son intégralité plutôt que lire ce blog foireux. Encore là? Bon. Puisque Cee-Lo est sans doute l'un des plus grands de l'espace temps, le voici à l'Abbey Road des Beatles. Où il Transforme un vieux mythe miteux dans un cercueil tout vide en moment de grâce. Ha oui, j'oubliais: j'emmerde les Beatles. Et Bénabar aussi, tiens, pendant qu'on y est. Pernaut nous ment, c'est Bénabar la vraie musique sataniste nazie. Bref.
Et un p'tit tour chez Letterman pour se terminer gentiment. Going On. "I'm going on. And I prefer to goin' alone." Mais pourquoi Bénabar ne suit pas ces admirables conseils??
Voilà, tu sais tout le jeune. Ou presque. Ou rien. Comme tu veux.
lundi 24 novembre 2008
Loki a eu un Bug
Code binaire en vrac. Série de 0, plus de 1. Le disque dur est un vinyle. Et il s'est rayé. Feuille trop blanche, comme les nuits, même plus envie de la souiller. Vacuité littéraire. Message d'erreur. Rafraichir? Non, toujours rien. Loki a eu un bug. Et c'en est un autre qui l'a réveillé.
The Bug. Derrière ce nom apocalypse de l'an 2000 se cache Kevin Martin, musicien londonien donnant dans la dustep minimale. A moins que ce soit le jazzcore. Ou le trip-hop. S'en fout, Kevin fait de la bonne musique, quelque soit son nom. Il a sorti en septembre un second album sous le nom de The Bug. London Zoo. Une furie. Electro sombre et métallique percutée de flows de rudeboys énervés. Racines jamaïquaines entravées dans le béton. Le passé casse la gueule au futur. Ou l'inverse. On ne sait plus trop où on est, aux confins de la modernité sans doute, là où elle hurle qu'elle n'est qu'un leurre. Dans le mur donc. Roué, à ses pieds. Où les MC déchainés crachent leur colère dans la lumière crue des gyrophares. Oui, ça existe encore. Pas dans le rap, non. Là, dans le zoo londonien.
C'est le Bug. Rallume tout.
Skeng. Flow Dan et Killa P. Comme une incantation finale, oraison sur un horizon funèbre.
Judgement. Avec Ricky Ranking. Après l'oraison, le jugement dernier. Tu chiales pas encore?
The Bug. Derrière ce nom apocalypse de l'an 2000 se cache Kevin Martin, musicien londonien donnant dans la dustep minimale. A moins que ce soit le jazzcore. Ou le trip-hop. S'en fout, Kevin fait de la bonne musique, quelque soit son nom. Il a sorti en septembre un second album sous le nom de The Bug. London Zoo. Une furie. Electro sombre et métallique percutée de flows de rudeboys énervés. Racines jamaïquaines entravées dans le béton. Le passé casse la gueule au futur. Ou l'inverse. On ne sait plus trop où on est, aux confins de la modernité sans doute, là où elle hurle qu'elle n'est qu'un leurre. Dans le mur donc. Roué, à ses pieds. Où les MC déchainés crachent leur colère dans la lumière crue des gyrophares. Oui, ça existe encore. Pas dans le rap, non. Là, dans le zoo londonien.
C'est le Bug. Rallume tout.
Skeng. Flow Dan et Killa P. Comme une incantation finale, oraison sur un horizon funèbre.
Judgement. Avec Ricky Ranking. Après l'oraison, le jugement dernier. Tu chiales pas encore?
jeudi 5 juin 2008
Loki est un super vilain.
Un vrai, du genre couillu cornu avec collant et slip en peau de reptile. Jaune et vert, un peu ambiance Jamaïca en nettement moins chaleureux. Queue de cheval de p'tit enfoiré derrière le crâne. Et un cheptel de pit-bulls des enfers à ses côtés, genre combats clandestins dans les caves du Walhalla. Il fallait bien faire la lumière sur les origines du mystérieux Loki, qui hante la toile depuis bientôt un an. Alors voilà le jeune, maintenant tu sais. Loki est un super vilain.
Hommage au personnage mythique qui a inspiré le maitre de ces lieux. Dans le grenier du parrain, un plein carton de comics venait projeter sur les rétines un imaginaire flamboyant, exotique, lointain. Les super héros US, arme de distraction massive à la gloire de l'oncle Sam, type Captain America, bandent des muscles triomphants au visage de l'ennemi. Degré premier de la fantaisie, facile, accessible. Des types médiocres deviennent géniaux en portant des collants. Des crétins se déguisent en portant des lunettes. Des abrutis bas de plafonds grimpent aux murs après une morsure d'araignée. Self made mens absolus, mythe de l'incarnation, de la réincarnation, rêve américain travesti. Et dans ces BD mal foutues, au côté du grandiose Thor, sorte de charpentier écrabouillant des immondices à grands coups de marteau électrifié, un vilain bien tordu saute aux yeux, crève la bulle. Un vrai sale type, concentration de tout ce que n'est PAS le super-héros: fourbe, laid, cynique, calculateur, mytho, pourri au dernier degré de la putréfaction. Un super vilain. Comme nous. Adoration immédiate. Et nom qui claque: Loki.
Au départ, Loki est un dieu de la cosmogonie nordique. Proche parent d'Odin, sorte de DG des dieux. On les dit tantôt frères, tantôt cousins. Peu importe. Il est lié à la puissance parfaite. Il en est le contre balancier. De fait, c'est autour de Loki que tournent quasiment toutes les histoires de la mythologie nordique. Il vole le marteau de Thor, ment, tue, trompe les autres dieux qui ne jurent que par sa perte. Mais il les sort aussi de situations inextricables, comme lorsqu'il défait le géant ayant construit un mur autour d'Asgard, la bicoque d'Odin. Sa fin est édifiante. Au terme d'une ultime fourberie les dieux décident de l'attacher à trois rochers. Au dessus de lui, perché sur un arbre, un serpent déverse en permanence sur son corps un venin chaud qui ronge sa peau. Pour le protéger, sa femme Sigyn recueille le mortel liquide dans une coupe. Mais quand celle-ci est pleine, le poison brûle le pauvre Loki. Et ses hurlements de souffrance déclenchent de terribles tremblements de terre...
Un son en hommage à Loki? Put You On Game. Lupe Fiasco. Ok, on est loin de Black Sabbath et le petit Lupe n'a rien de l'antechrist. Pourtant, ce morceau est une ode diabolique au mal le plus pur en même temps que son meilleur titre. Sur un son sombre, violons chialants et lancinants, ponctué de détonations, Lupe rap en diable. Satan avec un micro fourchu, il envoie un texte parfait en forme d'incantation. On connaissait les talents du bonhomme, souvent sous employés sur des productions ronflantes. Là, c'est d'un tout autre niveau. Une orientation maléfique qu'il ferait bien d'emprunter à nouveau. Le mal lui va bien. Les deux dernières rimes, écrites dans un sang d'encre, claquent comme une implacable sentence:"If you die, tell them that you played my game/ I hope your bullet holes become mouths that say my name."
Voici Lupe, pour Loki. Super vilain. Bouh!
Ce texte est tellement diabolique que je le mets en lien. Là.
Gigantesque dédicace au parrain et à son mythique carton de comics.
lundi 2 juin 2008
Loki a une gueule d'Atmopshere
La tronche d'un p'tit blanc métissé par le pavé, basané par l'amitié, froncé par une musique saccadée. Comme si on avait une couleur... Loki a une gueule d'Atmosphere, le plus increvable des combos hip-hop blancs. Slug et Ant, le duo magique de Minneapolis remet ça avec, sans doute, l'album le plus abouti de leur longue carrière. Un titre méta-foirreux pour commencer, When life gives you lemons, You paint that shit gold. Long, sympa, non sens. A l'intérieur, c'est juste magnifique. De tous les groupes qui ont fait explosé, début 2000, la scène indépendante blanche, type Anticon, Sage Francis, Buck, Cage, Atmosphere est le plus cohérent, le plus inventif, le moins chiant, aussi. Il faudra un jour se pencher sur cette manie des rappeurs blancs à raconter leur déprime à longueur de textes. Les MC aspirine, passent, pour la plupart, leur temps dans l'introspection quand leurs collègues noirs garent leurs rimes bien loin de leur intérieur. Comme un manque de pudeur, une facilité à débiter le mal être. Ou alors une sorte de pulsion légitimiste, comme une manière de dire "Putain les gars j'ai le droit de rapper, je vais super mal!!!" Bien sur, je grossi le trait comme un fat cap. Mais on est quand même pas loin des séances de psy sur beat.
On s'est lassé. Mais Atmosphere est resté. Parce que Slug, le rapper dépresso, est accompagné d'un sacré compositeur. Je sais, on dit producteur normalement. Si si, dans le hip-hop, y'a pas de compositeur. Parce qu'un type qui sample ou joue uniquement de la machine numérique, ça peut pas être un compositeur ma bonne dame. Et non. N'empêche, Ant, deuxième moitié du duo, est un putain de compositeur. Du genre à recomposer des boucles tirées de nulle part, à bidouiller des mélodies parfaites, à faire chanter le plus lourdaud de synthés. Avec lui, les rimes taillées dans un poignet de Slug deviennent presque légères. Il tranche la sinistrose, écrase le cafard à coup de basses bien énervées. L'alchimie est parfaite.
Là dessus, Slug narre. Un peu "Raconte moi des Histoires" version trash. Ici une pute affamée, là une serveuse paumée. Souvent, il parle de lui, même quand il parle des autres. De son ex, Lucie, qui hante ses maux. La plume est précise, fine, sombre, évidemment. On écoute. Puis on écoute. Et enfin, on écoute. La chute est toujours implacable. Un film sonore, avec juste un générique. Putain d'Atmosphere.
Live parfait, si ce n'est la choriste, au show de Connan O'Brien. Le morceau, You, est l'un de plus réussis du dernier album. Slug raconte la vie flinguée d'une serveuse dans un rade bien mal famé. Normal que la belle finisse par le croiser:
La vidéo de You Shoulda Kown. Archétype parfait de l'art de Slug. Mal de crane, vue trouble, filles maigres, drogue, alcool. Luxe, rap et foncedé.
Your Glass House. Attention, chef d'oeuvre. Son sur-pression et rimes éthyliques. Slug tutoies et tue. Tu te réveilles d'une vilaine nuit, la gueule au fin fond de ton fion, un cendrier dans la gorge, de l'alcool plein les veines. Et tu ne sais pas dans quelle saloperie de baraque tu te trouves. Mais où es-tu? Avec qui? Slug a la réponse. Ecoute:
La photo d'ouverture est tirée du superbe travail de l'artiste chinois Li Wei.
Note: Atmosphere, acoompagné de Brother Ali, est en concert le 28 juin au Batofar.
lundi 19 mai 2008
Loki suce encore Lollipop
Qu'est-ce qu'il y a de meilleur que le meilleur morceau de 2008? Son remix par Kanye West! Le Don Louis Vuitton s'attaque au Lollipop de Lil Wayne avec un auto tune sous le bras et en fait un sur-hit encore plus monstrueux que l'original. La sucrerie devient mortelle, pomme empoisonnée, sucette au scorpion. Pour l'occasion, Weezy rajoute quelques rimes scintillantes en poussant sa voix comme jamais. Le morceau a des allures de combat de maîtres. Panthéonesque. Kanye chante quasiment, parle de son vaisseau spatial, clame et re-clame qu'il est "the best thing in the world". Young Money débite des rimes insensées, sans le moindre fil conducteur si ce n'est celui, en or massif, de son propre génie. Le titre a créé une fusion volcanique sur toute la blogosphère. Le son s'écoule comme de la lave incandescente et brûle la toile. Combi ignifugée avant d'appuyer sur play:
Loki veut une Batmobile
Comme le petit veinard qui vient de se payer l'improbable joujou sur Ebay. 500 000 dollars pour garer devant son pavillon pourri le bolide du deuxième épisode de la série, époque Burton, Keaton, De Vito, Walken, Pfeifer. Rien à dire, c'est la très grande classe. Un mythe avec des roues. Impossible de conduire l'infernale machine sur les routes, évidemment. Pas grave, une Batmobile, ça se lustre, ça se mate, ça se pilote pas. Manquerait plus que l'enfoiré de Joker fasse une rayure au bijou. Gotham est mal-famée, Batman reste dans son canapé. Dark Knight sort bientôt. On sortira le costume SM pour l'occasion.
Le mythe 90's fait surgir cette puissante question dans le petit cerveau attardé de Loki: la Batmobile est-elle plus rapide que la Delorean? Sur, la tire de Bruce Wayne a du cheval sous le capot et en vitesse pure, elle écrase la carlingue de McFly. Mais la Delorean peut effectuer un saut en avant de quelques secondes pour disparaître en un éclair, derrière deux trais de feux, et réapparaître à quelques mètres de la ligne d'arrivée pour souffler la victoire. Diable, épineuse interrogation que voilà...
Demain, un long post politique très engagé et très informé. Demain...
En attendant, Hurricane Chris et son Batman Riddim. A glisser dans le poste de ta Fiesta pour te croire, toi aussi, dans ta Batmobile:
vendredi 9 mai 2008
Talkin' Tumi
Tumi parle. En rythme, en rimes, lentement, vivement, gravement, en chantant, en criant, en dansant, en riant. Tumi parle. De lui, d'eux, d'elle, de vous, de nous. De l'Afrique surtout. Tumi parle. Sur la musique enivrante d'un groupe bien nommé. The Volume. Rien à voir avec la puissance sonore. The Volume, c'est un espace. Large, ouvert, sans frontière, gigantesque. Qui trouve ses fondations à Johannesburg mais dons les contours embrassent tout le continent, pour s'échapper vers l'Amérique et l'occident. Tumi parle. Verbe clair, rimes précises, sans gravité, mais toujours engagé. Tumi parle pour dire. Et rien n'est jamais gratuit.
Ce 6 mai 2008, Tumi parle à la Goutte d'Or. Espace Fleury. Un nouvel écrin pour la musique mondialisée dont Tumi et son groupe sont de parfaits ambassadeurs. Dans un quartier qui mérite un tel honneur. Petite salle, son parfait, atmosphère intimiste, Tumi régale. Jovial et partageur, il lance ses rimes avec une incroyable aisance et guette les réponses de son public. "Do you wanna be a part of the beat?" envoie-t-il dans l'obscurité. Et cent bouches en coeur de répondre "I wanna be a part of the beat!" De mémoire de concert, on a rarement entendu gimmick plus accrocheur. Alors c'est parti, on est sur la scène avec lui, à parler, nous aussi, par ses mots, par sa voix. Bouger, danser, vibrer. L'imparable "The floor" lance la party et les pieds frétillent déjà. Impossible de rester impassible. La basse trampoline fait sauter les culs. La batterie virevoltante fait bouger les têtes. Haut. Bas. Haut. Bas. Oui, Tumi. Communion. Communication. Africa ponctue la démonstration. Un continent entier dans un seul son. On écoute. Tumi parle.
Encore. People of the light, du premier album sorti en 2006.
Une autre, une autre, une autre! The Floor. A tomber par terre:
Dédicace à la Trime Team et la Sista.
lundi 5 mai 2008
Araignée homme
En réalité, Spider Man est un extraterrestre envoyé sur terre par une tarentule de l'espace pour répandre une toile maléfique sur notre belle planète avant de dévorer l'humanité comme une vulgaire mouche à merde. Pour se camoufler, il se déguise en ado pleutre, couard, binoclard, nerd au dernier degré, histoire de ressembler à 99% des jeunes de la terre. Mandibule! Ca fait flipper.
Loki a une araignée au plafond. Et la photo d'un tatouage du génial Dan Hazelton (La série "araignée homme" dans la galerie est à tomber par terre, celle sur Las Vegas Parano est également hautement recommandée) a fait grimper la faucheuse à huit pattes dans son petit cerveau. Dan Hazelton, ou comment réécrire un mythe fantastique d'une encre indélébile sur le torse d'un fou furieux. Il n'en fallait pas plus à Loki, dont le pseudo doit beaucoup à l'univers des comics américains, pour tisser un nouveau billet sur la toile mondiale. Et envoyer une rafale de morceaux arachnéens inspirés de ce choc visuel. Pour s'accrocher, au fil des notes et des mots...
Tsssssss! (Bruit d'un méchant jet de toile dans la gueule du Bouffon Vert) Premier morceau, l'inévitable Spiderman par les inévitables Ramones:
Re tsssssss! (Hop, dans l'cul d'Octopus!) System of a Down. Spiders. Pour coller à l'ambiance tatoo. Ca date de 98, avant que les System se mettent à porter des jolies fringues et deviennent chiants:
Re re tsssssss! (Bing, dans les parties de c't'enfoiré d'Venom. Hou j'l'aime pas celui là!) The Flaming Lips, groupe psyché taré amabiance hyppie LSD ballons de lumières jolies couleurs musique planante et titres improbables. Comme ce superbe The Supreme Being Teaches Spider-Man How to be in Love présent sur la BO de Spier Man 3, un navet mais c'est pas grave:
Tsss tsss tssss! La dernière goutte avec Spider Loc et son Blutiful WOrld, rappeur West Coast, membre des Crips et du G-Unit de 50 Cent. Son moyen, mais nom tellement cool:
jeudi 24 avril 2008
Loki like Lykke
Au scrabble, ce titre ferait un carton. 4 "k", un "y", une divinité nordique, un verbe anglais, une chanteuse suédoise. La classe. Allez, change tes lettres, j'ai les meilleures notes. Celles de la ravissante Lykke, donc, Li, de son nom. Lykke Li. Si si. A ce stade, sans doute que tu n'as toujours rien compris. La suite ne va rien arranger. Lyyke, 22 ans d'âge, distille une pop alcoolisée et pétillante. De la caste des chanteuses folk du 22ème siècle, type Feist, Cat Power, Micky Green, Natasha Kahn voire même Lilly Allen. Des filles sympas quoi. Lykke a le charme mystérieux du Grand Nord et la chaleur troublante d'une source chaude. La glace fondante à la surface d'un volcan. Avec son premier album, Youth Novel, elle s'apprête à exploser comme un geyser sur la scène mondiale. De sa voix douce, elle caresse des mélodies aux cordes sourdes, instruments traditionnels sur rythmes électroniques. Mutine, pourtant fauve, histoires de jeunes filles de son âge, un rien plus sauvage. La vidéo de "I'm good, I'm gone" est aussi barrée que ce post, auquel tu ne comprends décidément rien et c'est très bien. Tu as remarqué la proximité de "onirique" et "ironique"? Lykke Li, c'est un peu l'anagramme qui va de l'un à l'autre. Comme une fantaisie cynique, un pomme empoisonnée, un conte de fée qui se termine mal. "I'm good, I'm gone" est la contraction visuelle de cet univers gentiment torturé. Ecole désaffectée et infectée, bodybulder en maillot une pièce argenté jouant du tambour, vieux faisant du break, Lykke en blouse blanche et son charmant visage de petit hamster malicieux barré d'un regard inquiétant. Génial. Lykke Li. Rien compris.
I'm good, I'm gone:
Version acoustique:
Little Bit, balade amoureuse un rien déglinguée:
dimanche 20 avril 2008
Loki est un baladeur numérique
Un voyageur électronique, un back-packer virtuel, un explorateur sur toile, un amiral sur les flows du web, un e-navigateur... Et ce soir, son adresse IP se promène dans une rue moite de Luanda, capitale de l'Ouganda, et se trémousse frénétiquement sur le Kuduro, le son des ghettos de l'Afrique lusophone. Luxe infini de notre époque, celui de voir la planète s'ouvrir en grand, au moins sur nos écrans. L'humanité, ou presque, au bout de la queue d'une souris. Le tour du monde en 80 clics...
A l'heure où, en France, on enterre Mai 68, elle est peut être bien là, la révolution de la génération sans nom. Dans ce gigantesque brassage culturel né de nos interminables cités, dans cette communication mondialisée au dessus des frontières, dans la disparition des genres et des étiquettes, dans la faillite des idéologies et des courants. Nous sommes la myriade. Ils étaient l'unité. Ils ont tenté de fédérer, nous sommes explosés. Mais nous nous mélangeons. Enfin.
Et notre musique en est le parfait symbole. A l'heure où produire et diffuser ne coûte quasiment plus rien, les styles se fécondent joyeusement. C'est une gigantesque partouse musicale totalement décomplexée qui s'organise aux quatre coins du globe. Et ça donne une jolie symphonie de mélodies orgasmiques. Ca jouit sévère sur la portée.
Le Kuduro fait partie de ces scènes locales qui explosent à la face du globe juste avec quelques vidéos balancées sur le net. Un pixel parmi des millions, aux côtés de la Cumbia sud américaine et de la baile brésilienne. Genre métis, le Kuduro est le fruit de l'union des sons africains, latins et européens. Dans cette ex-colonie portugaise, la jeunesse des ghettos danse sur des rythmes africains, mâtinés de salsa, accélérés façon électro est-européenne. Trans musique fascinante. Sur ces beats endiablés, les MC balancent de la rime énervée et très cul. Kuduro, d'ailleurs, est une expression associée au postérieur féminin du genre "cul ferme". Et s'accompagne d'une danse hallucinante, épileptique et inquiétante, décalée et décadente, suave et sauvage. Magnifique.
Jusqu'à présent confiné aux pays africains lusophones et au Portugal, le Kunduro s'exporte grâce au groupe Buraka sum Sistema, du nom d'un quartier de Lisbonne. Avec le titre Sound of Kuduro, en compagnie de l'évidente MIA (elle employait déjà des danseurs de Kuduro dans le clip de Boyz), Saborosa et Puto Prata, ce combo de producteurs provoque l'électrocution. La vidéo qui accompagne le morceau est simplement ahurissante. Et donne à Loki des envies de grand soir. Même s'il sait qu'il est déjà trop tard. La révolution, ce sera pour l'after...
Bonus: le premier titre de Buraka, sorti fin 2006:
A l'heure où, en France, on enterre Mai 68, elle est peut être bien là, la révolution de la génération sans nom. Dans ce gigantesque brassage culturel né de nos interminables cités, dans cette communication mondialisée au dessus des frontières, dans la disparition des genres et des étiquettes, dans la faillite des idéologies et des courants. Nous sommes la myriade. Ils étaient l'unité. Ils ont tenté de fédérer, nous sommes explosés. Mais nous nous mélangeons. Enfin.
Et notre musique en est le parfait symbole. A l'heure où produire et diffuser ne coûte quasiment plus rien, les styles se fécondent joyeusement. C'est une gigantesque partouse musicale totalement décomplexée qui s'organise aux quatre coins du globe. Et ça donne une jolie symphonie de mélodies orgasmiques. Ca jouit sévère sur la portée.
Le Kuduro fait partie de ces scènes locales qui explosent à la face du globe juste avec quelques vidéos balancées sur le net. Un pixel parmi des millions, aux côtés de la Cumbia sud américaine et de la baile brésilienne. Genre métis, le Kuduro est le fruit de l'union des sons africains, latins et européens. Dans cette ex-colonie portugaise, la jeunesse des ghettos danse sur des rythmes africains, mâtinés de salsa, accélérés façon électro est-européenne. Trans musique fascinante. Sur ces beats endiablés, les MC balancent de la rime énervée et très cul. Kuduro, d'ailleurs, est une expression associée au postérieur féminin du genre "cul ferme". Et s'accompagne d'une danse hallucinante, épileptique et inquiétante, décalée et décadente, suave et sauvage. Magnifique.
Jusqu'à présent confiné aux pays africains lusophones et au Portugal, le Kunduro s'exporte grâce au groupe Buraka sum Sistema, du nom d'un quartier de Lisbonne. Avec le titre Sound of Kuduro, en compagnie de l'évidente MIA (elle employait déjà des danseurs de Kuduro dans le clip de Boyz), Saborosa et Puto Prata, ce combo de producteurs provoque l'électrocution. La vidéo qui accompagne le morceau est simplement ahurissante. Et donne à Loki des envies de grand soir. Même s'il sait qu'il est déjà trop tard. La révolution, ce sera pour l'after...
Bonus: le premier titre de Buraka, sorti fin 2006:
mardi 15 avril 2008
Loki est bien un Panaméen
De Paname à Panama. Une lettre et 8 500 kilomètres. Un océan, un continent, un monde.
Loki a posé ses pieds entre les deux Amériques. Panama, pays tranché en tous sens. Géographiquement, tailladé par son canal, une saignée trouant la terre dans laquelle plus de 20 000 hommes ont trouvé la mort, fauchés par la fièvre jaune, la malaria ou les conditions de travail infernales. Ils se sont couchés dans le lit du canal, avant que ne coule sur leurs corps une eau claire joignant deux océans. Monde plus petit depuis.
Panama, pays tranché. Socialement, barios contre buildings rutilants. Les tours jaillissent de la terre comme des champignons après une pluie de dollars. C'est l'eau du canal qui se déverse du ciel en billets verts depuis que les Américains ont rendu leur bien aux Panaméens. Jusqu'en 2000, la voie interocéanique appartenait aux USA. De chaque côté, une bande de terre transformée en No Man's Land militaire. Un état dans l'état. En 63, des étudiants Panaméens tentent de hisser leur drapeau aux côtés de la bannière US, conformément à un accord signé entre les présidents des deux pays. Réponse américaine: les balles. 21 morts, 500 blessés.
Avant la rétrocession, le canal ne rapportait que 2 millions de dollars par an à l'état. Depuis qu'il est géré par le Panama, il en déverse 2 milliards chaque année sur le pays! Un flow qui, pour l'instant, n'infiltre que les couches les plus hautes d'une société qui a encore les pieds embourbés dans le tiers monde. Près de 30% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Pour l'instant, les Panaméens construisent des tours éclatantes qui caressent le ciel, mais ils ne sont pas près d'y habiter. Ce sont les retraités nord Américains qui viendront y couler des jours paisibles, attirés par une fiscalité très souple et peu regardante sur la provenance des liquidités. Argent sale ou propre, tout circule sur l'isthme pourvu que la misère choisisse, elle, un autre chemin.
Panama, pays tranché. Nature sauvage contre modernité. Quelques mètres en dehors de la cité, c'est déjà la jungle. Dense et dansante. Elle règne encore sur la terre, vierge effarouchée qui se refuse au béton. Neuf tribus indiennes se partagent son territoire. Des Emberas aux Kunas. Dans une contrée où l'on ne fait que passer ou mourir, ils sont la culture, le terroir, l'histoire. Respectés, comme nulle part ailleurs. Le président du congrès est l'un d'entre eux. Panama a payé pour son passé. On ne tranche pas un pays sans le blesser...
Loki a ouvert les yeux et les oreilles. Images (clique pour les agrandir):
Et son, avec Ruben Blades, le plus illustre des chanteurs Panaméens. Gilberto Gil du Panama, il est minstre du tourisme du pays sous le gouvernement Torrijos, fils de celui qui négocia la rétrocession du canal avec Jimmy Carter en 1977. Son magnifique Patria est considéré par de nombreux Panaméens comme le second hymne national. Dans cette video, il chante avec Robi Draco Rosa, autre star locale:
Puis Kafu Banton, qui chante les ghettos de Colon, deuxième ville du pays, située à l'entrée Atlantique du canal:
Enorme dédicace à JP, lecteur fidèle et soutien inconditionnel.
mercredi 19 mars 2008
Loki est trop weeeeeeeeeeerdo!
Loki est dans son vaisseau spatial. Il plane à des millions d'années lumières. La fumée de sa fusée envahit la cabine. Neurones en orbite. Chewbaca, prépare les coordonnées pour le passage en vitesse du bon son! Direction: la planète des Weerdos!
Un astre peuplé de gens étranges et terriblement branchés. Tu te souviens de ce pote un peu chelou assit à côté de toi en cours, comme en jet lag permanent, au style vestimentaire approximatif, magnifiquement décalé, inlassablement moqué mais qui semblait s'en foutre royalement? Et bien, il a pris sa revanche. Maintenant, c'est lui qui est trop cool et toi qui est devenu ringard.
La faute a Hollyweerd, groupe bizarro en provenance d'Atlanta. Avec leur hymne funky "Have you ever made love to a weerdo?", ce combo de quatre jeunes types bien sapés créé la sensation sur le net, antre des weerdos du monde entier. Son lancinant, aérien, space hip-hopéra, saxo des étoiles pour ponctuer un titre orgasmique. Scritch, Carlton, Steve Urkle, Jerry Steiner au micro....
Lève toi, jeune Weerdo, oui toi, qui bronze a longueur de nuit à la lumière de ton écran, la tronche constellée de spots rougeoyants, la lunette à monture épaisse choisie par maman et le disque dur bourré à bloc de vidéos pornos. Relève les manches de ta chemise, resserre ton fut à hauteur du nombril et jète toi sur Vanessa, la petite bombe du lycée à qui tu n'oses pas parler. Et demande lui, d'un regard de braise sous tes verres triple foyers: "Have you ever made love to a weerdo?"
Pour t'aider, les Hollyweerd ont bien fait les choses avec cette petite danse bien nase mais tellement weeeeeeeerdo. Un hit terrible sur le net. Vanessa n'y résistera pas:
Un astre peuplé de gens étranges et terriblement branchés. Tu te souviens de ce pote un peu chelou assit à côté de toi en cours, comme en jet lag permanent, au style vestimentaire approximatif, magnifiquement décalé, inlassablement moqué mais qui semblait s'en foutre royalement? Et bien, il a pris sa revanche. Maintenant, c'est lui qui est trop cool et toi qui est devenu ringard.
La faute a Hollyweerd, groupe bizarro en provenance d'Atlanta. Avec leur hymne funky "Have you ever made love to a weerdo?", ce combo de quatre jeunes types bien sapés créé la sensation sur le net, antre des weerdos du monde entier. Son lancinant, aérien, space hip-hopéra, saxo des étoiles pour ponctuer un titre orgasmique. Scritch, Carlton, Steve Urkle, Jerry Steiner au micro....
Lève toi, jeune Weerdo, oui toi, qui bronze a longueur de nuit à la lumière de ton écran, la tronche constellée de spots rougeoyants, la lunette à monture épaisse choisie par maman et le disque dur bourré à bloc de vidéos pornos. Relève les manches de ta chemise, resserre ton fut à hauteur du nombril et jète toi sur Vanessa, la petite bombe du lycée à qui tu n'oses pas parler. Et demande lui, d'un regard de braise sous tes verres triple foyers: "Have you ever made love to a weerdo?"
Pour t'aider, les Hollyweerd ont bien fait les choses avec cette petite danse bien nase mais tellement weeeeeeeerdo. Un hit terrible sur le net. Vanessa n'y résistera pas:
mardi 11 mars 2008
Loki devrait filer en rehab...
Mais il a dit: "No, no, no..." A l'instar de l'amie Amy, Loki est un salopard de junkie. Défoncé à la musique. Et ses obsessions musicales ne sont pas prêtes de se calmer. Surtout qu'une livraison hautement toxique débarque dans quelques jours en provenance de son dealer préféré. Lil Wayne sort enfin Tha Carter III, la came tant espérée. Et autant te le dire direct jeune, Loki va s'envoyer du Lil Wayne plein les oreilles jusqu'à en avoir les tympans en sang. Des doses de Weezy, matin, midi et soir, par intraveineuse, directement dans la jugulaire, histoire d'amplifier l'effet. Parce que cette fois, ça parait clair: Lil Wayne n'a pas coupé sa dope. C'est de la pure, façon filière colombienne, qu'il va écouler en larges stocks dans les semaines à venir.
La preuve? Lollipop. Premier single de la galette de Crack Music que constitue Tha Carter III. Une première latte qui défonce. Peut être pas tout à fait au niveau du génial Prostitue Flange, mais pas loin. En tout cas dans la même veine. De tox, evidemment. Lil Wayne métaphorise et euphorise sur le succulent thème de la sucette. Éculé, enculé. Pas grave, avec Weezy, les thèmes les plus fades et grillés prennent une autre saveur. Grâce, notamment, à l'utilisation du vocoder. Sur la voix de plus en plus rayée de Wayne, l'instrument donne des intonations incroyables. Ses paroles, chargées d' images acides et enfumées, y trouvent un écrin parfait. Son timbre roule davantage, s'envole comme un ballon d'hélium, devient terriblement suave, presque sensuel. Lollipop est un avant goût parfumé à la codéine de Tha Carter III, dont la date de sortie ne semble pas encore clairement déterminée. Une version "Rough Cut" du clip vient juste d'apparaître sur le net. C'est une sorte d'exclu, jeune, accepte l'offrande avec le respect qui lui est due. Et envoie toi un bon shoot de Lil Wayne directement dans le cerveau. Et reviens vite voir Monsieur Loki, en bas de sa tour numérique, pour les prochaines livraisons. J'ai toujours de la fraîche pour les p'tits fanatiques... (copyright Roi Heenok)
Soyons clair, la vidéo ne présente absolument aucun intérêt. J'encourage tous les fanatiques à écouter ce morceau sans image, au casque, avec toutes sortes de drogues à disposition et, si possible, du sexe. D'où le lien suivant:
Retour d'acide: les derniers titres sur lesquels Weezy apparaît. Et défonce.
mardi 19 février 2008
Loki est un obsédé
Rien à faire. L'addiction est avancée. Profondément incrustée dans les neurones musicaux, ceux qui s'agitent frénétiquement quand un bon son affleure les tympans. Loki est accro à Kanye West. "Pas une surprise!" répondras-tu, jeune internaute insouciant. Et tu auras raison. Des semaines que Loki tartine de mots les prods scintillantes de l'ami Kanye. Depuis septembre dernier, c'est la rué vers l'West et rien n'échappe au filtre de mon tamis d'orpailleur (orpilleur?) numérique. Et comme le lascar ne cesse de lacher des pépites, la chasse au trésor est toujours fructueuse. Les morceaux et les projets s'enchainent à une allure folle, sans baisse de qualité. Mine de rien, Kanye est en train d'allégrement sodomiser la pop mondiale et d'installer son postérieur au sommet de la gloire. Star. Juste.
Dernier coup d'éclat et des plus éblouissants: la vidéo de Flashing Lights. Réalisée par un autre monstre: Spike Jones. Evidemment. Jones, West. Double impact. Bing. Une bagnole dans le désert. Une déesse. Ralenti. Manteau de fourrure. Puis nu portant jarretelles. Cul ahurissant. Essence. Flammes. Coffre. Baillon. Kanye. Pelle. Mort. Clap.
On cherche les mots. Puis on ferme sa gueule.
Kanye West, mesdames et messieurs:
"C'est comme une balade en voiture mais dans le coffre." Nikkfurie. La Caution.
Adoubé par le panthéon de l'establishment pop, les Grammy Awards, Kanye livre une prestation qualifiée de "meilleure séquence rap de l'histoire à la télévision" par plusieurs médias spécialisés. Stronger en apéro, accompagné par les Daft dans une sorte de pyramide volante, puis une version revisitée de Mama, qu'il refusait de chanter durant ses concerts. Hommage à sa maternelle récemment décédée. Watch bien les lunettes jeune. Kanye est plus fort que Cyclope dans les X-Men.
Une bonne nouvelle n'arrive jamais seule. Kanye est encore au top dans ce morceau avec Estelle, Anglaise qui avait fait parler d'elle il y'a deux ans avec un premier album presque bon. Preuve qu'avoir un génie à ses côtés, ça aide. Estelle minaude et Kanye crane, comme d'hab. Grosse tête. Grosse couronne. "American Boy".
Un petit dernier pour la route. Dans le coffre, évidemment. "The good, the bad, the ugly", feat. Consequence. Bon titre.
Dernier coup d'éclat et des plus éblouissants: la vidéo de Flashing Lights. Réalisée par un autre monstre: Spike Jones. Evidemment. Jones, West. Double impact. Bing. Une bagnole dans le désert. Une déesse. Ralenti. Manteau de fourrure. Puis nu portant jarretelles. Cul ahurissant. Essence. Flammes. Coffre. Baillon. Kanye. Pelle. Mort. Clap.
On cherche les mots. Puis on ferme sa gueule.
Kanye West, mesdames et messieurs:
"C'est comme une balade en voiture mais dans le coffre." Nikkfurie. La Caution.
Adoubé par le panthéon de l'establishment pop, les Grammy Awards, Kanye livre une prestation qualifiée de "meilleure séquence rap de l'histoire à la télévision" par plusieurs médias spécialisés. Stronger en apéro, accompagné par les Daft dans une sorte de pyramide volante, puis une version revisitée de Mama, qu'il refusait de chanter durant ses concerts. Hommage à sa maternelle récemment décédée. Watch bien les lunettes jeune. Kanye est plus fort que Cyclope dans les X-Men.
Une bonne nouvelle n'arrive jamais seule. Kanye est encore au top dans ce morceau avec Estelle, Anglaise qui avait fait parler d'elle il y'a deux ans avec un premier album presque bon. Preuve qu'avoir un génie à ses côtés, ça aide. Estelle minaude et Kanye crane, comme d'hab. Grosse tête. Grosse couronne. "American Boy".
Un petit dernier pour la route. Dans le coffre, évidemment. "The good, the bad, the ugly", feat. Consequence. Bon titre.
mardi 12 février 2008
Loki veut une chaine en or
Loki a beau s'en plaindre, il est né en 1980. Implacable vérité. On ne triche pas avec le grand sablier. Et le Loki commence à avoir du sable plein les chaussettes. A 21 jours près, Loki aurait pu être un mec des années 70. Un mec né dans dans une décennie arpentée par les Doors, Sly and the family stone, les Jackson 5, les Isley Brothers, les Last Poets... Un mec cool quoi. Mais Loki est né en 1980, dans la décennie qui a enfanté les plus effroyables compiles de tubes creux, vides et indigestes. Genre coffret 10 CD, spécial soirée appartement, vendu 9 euros à la Fnac, offert par une tante lointaine à Noel et qui tourne en boucle chez Stéphane, cadre dans une grande banque, bien chemisé, bien repassé, chiant. Mais Loki est injuste avec les années 80. Les années 80, c'était bien. Surtout depuis Dirt Nasty.
L'homme est l'un des acolytes de Mickey Avalon, sorte de rappeur emo, Tokio Hotel en ricain et en vraiment dégueulasse. Dirt Nasty a des allures de GO du club Med, la dent blanche, le cheveux blond, les abdos saillants. Avec une casquette. Et un sourire carnassier sur lequel pointe une bonne dose de cynisme. Un mélange bizarre et franchement sympathique. MC Patrick Bateman. American Psycho Music. De la coke sur le micro. Du fluo sur le polo. Et surtout, une chaine en or autour du cou.
Dirt Nasty l'a décidé, les 80's c'était trop crazy. Et le lascar de déballer une tonne de références clinquantes et débiles, de la DeLorean au sweet Nike, de la coke aux rollers, de Pacman à Ghostbuster, d'Alf à la chaine en or. Le refrain est déjà un hymne: "I got a gold chain / like it was 1980 / i'm on cocaine / like it was 1980!" Alors jeune, à la prochaine crémaillère de Stéphane, le banquier relou, pirate la session Mega 80 et envoie Dirt Nasty bruler le dancefloor. Que cette putain de décennie soit enfin dignement célébrée. La décennie de Grandmaster Flash, Afrika Bambata, Public Enemy, NWA, KRS One, Marley Mal, Kool Herc, Elmer Food Beat, Marty Mc Fly... Loki est un type des années 80. Y'a quoi???
Bonus: l'un des morceaux les plus stupidos de l'histoire. Mickey Avalon, Dirt Nasty et Andre Legacy nous offrent un remake du "Zizi" de Pierre Perret. Ca s'appelle "My Dick". Un titre drôlement bien pensé. Morceau crétin et hillarant. Le refrain est ponctué d'un biblique: "We got dicks like Jesus." Amen.
mercredi 16 janvier 2008
Loki part en volutes.
"Reviens plus tard, toi le visiteur / je ne reçois personne, je suis dans mes vapeurs." Merci à Baobab pour l'inspiration. Inspire... Expire... Écran de fumée. Loki a l'âme brumeuse. État agréablement léthargique, strié de quelques nerfs tendus comme une corde de pendue. On ne se refait pas. Pour accompagner ce spleen idéal, il offre à sa nuit une BO vaporeuse. Boris, groupe de métal japonais à la mélancolie torturée. Faudra qu'on m'explique un jour cette fascination pour les prénoms français... Un combo métaleux avec un blase pareil, c'est comme un sourire sur la gueule de Sardou. Ca fout la pétoche. Heureusement, Boris, c'est sombre, mais pas autant que le faciès de celui qui a dit "oui". Cette légendaire formation, adulée par les adorateurs du "Doom métal" (ou Stoned, son lourd et oppressant très inspiré par Black Sabbath), trimballe des guitares saturées aux confins des possibilités auditives de l'auditeur. Accompagné par la chanteuse Michio Kurihara, Boris provoque le trouble. La voix douce et fragile de Michio caresse un son brutal et sauvage. La belle enlace une bête enragée. Tout en nerveuse retenue, Rainbow, titre phare de l'album sorti en 2007, entraîne dans un brouillard de sensations. Au milieu du morceau, une guitare implorante et rageuse hurle à pleines cordes. C'est puissant, oppressant, magnifique et presque inaudible. On frôle le non sens, sans jamais sombrer. David Lynch musique. La vidéo entretient le flou. On tique, puis on se dit: "c'est beau, le flou". Loki admire le flou, plongé dans ses volutes. Il se dit que derrière, se cache sans doute la réalité. Et qu'elle mérite parfois d'être floutée. Toi aussi, le jeune, ne sois pas gai. Écoute Boris.
lundi 14 janvier 2008
Loki chausse du 45 tours.
Musique pour les pieds. Range ton cerveau. Remballe ton message. A moins qu'il ne soit publicitaire. Ce soir, Loki est un enfoiré de matérialiste. Et il tripe la Supra, la basket la plus folle du moment. Rien à faire, les vêtements c'est important, comme dirait Teki Tek. Surtout quand ils s'accompagnent d'un slogan musical les rendant immédiatement cultes. C'est le cas de ces fabuleuses Skytop, portées par Jay Z dans la vidéo d'Umbrella et Weezy sur la scène des BET Awards pour le génial Gossip (présent dans la nouvelle playlist). Elles viennent d'être définitivement canonisées par Mickey Factz, rappeur de New-York. Buzz l'éclair, hype foudroyante. Avec le titre I Like You're Supra, au son aussi sobre que les lignes épurées de la shoes qu'il encense, Mickey pose un pied doré sur le podium de la classe et du style. Ca sautille méchamment sur des basses électro et ça répète des phrases magnifiques comme "I like your Supras daddy" ou "My super dupra Supras!".
Alors pour son anniv, le Loki va se taper une bonne session de régression et offrir à ses petons ces deux petits bijoux. Il se voit déjà les enfiler avec délicatesse puis se lancer dans les rues, d'un rythme aérien, entendant résonner à chaque pas les basses bondissantes du morceau de Mickey Factz. Ces baskets, ce sont deux autos radios pour pieds. La bande son intérieure de la démarche. Impossible de marcher comme un con. Marthy Mc Fly débarque en 2008. Beef Tannen, qui doit sûrement porter ces mocassins effilés dégueulasses que des gros types croient bon d'associer à un slim, ferait bien de garer son fion. J'ai LA basket. Skytop. Supra. Dégagez.
Bonus: Wale clame son amour des "Nike Boots". Touchant.
Bulle d'air: Grem's, apotre de la Air Max:
Et pour finir en beauté, le sur-classique "My Adidas" de Run Dmc:
Alors pour son anniv, le Loki va se taper une bonne session de régression et offrir à ses petons ces deux petits bijoux. Il se voit déjà les enfiler avec délicatesse puis se lancer dans les rues, d'un rythme aérien, entendant résonner à chaque pas les basses bondissantes du morceau de Mickey Factz. Ces baskets, ce sont deux autos radios pour pieds. La bande son intérieure de la démarche. Impossible de marcher comme un con. Marthy Mc Fly débarque en 2008. Beef Tannen, qui doit sûrement porter ces mocassins effilés dégueulasses que des gros types croient bon d'associer à un slim, ferait bien de garer son fion. J'ai LA basket. Skytop. Supra. Dégagez.
Bonus: Wale clame son amour des "Nike Boots". Touchant.
Bulle d'air: Grem's, apotre de la Air Max:
Et pour finir en beauté, le sur-classique "My Adidas" de Run Dmc:
mardi 8 janvier 2008
Loki pense à son frère Congolais
Blog terrestre. Planisphère numérique. Loki a un nouveau pays dans son imaginaire. Le Congo. Il y laisse planer son esprit, porté par les mots d'Hervé. Néo frère. Noé moderne, capitaine d'une arche de souvenirs, traversant la mer pour trouver un avenir. Hervé est chez moi, chez nous, chez vous, chez lui. Il grandira ici et fera grandir son nouveau pays avec lui. Un papier pour Hervé. En attendant le pluriel. Qui viendra, Hervé, Loki en est persuadé. Et s'il ne vient pas, on ira le chercher.
Pour Hervé, et tous les autres, d'ailleurs ou d'ici, Loki envoie Baloji. Rappeur belge d'origine congolaise. Il y a quelques mois, Baloji balançait sur la toile un morceau au titre puissant: Tout ceci ne vous rendra pas le Congo. Baloji a le verbe clair de ceux qui doivent se faire entendre. Pas de fioritures dans ses textes, le strict nécessaire commandé par l'urgence. L'urgence de dire. Dire le déracinement, la violence, la misère, l'injustice, la souffrance. Dire Bruxelles et Kinshasa, Leopold et Lumumba, Mobutu et Kabila. Sur un son aussi brutal que dansant, teinté de notes africaines, il peint d'une encre rouge sang un tableau saisissant du Congo. Morceau fleuve. Rive sud de Kinshasa. Titre magnifique, accompagné d'une vidéo du même acabit. Ouvre les yeux. Tends les oreilles. Baloji scande. "Main qui donne Main." Hervé...
Pour Hervé, et tous les autres, d'ailleurs ou d'ici, Loki envoie Baloji. Rappeur belge d'origine congolaise. Il y a quelques mois, Baloji balançait sur la toile un morceau au titre puissant: Tout ceci ne vous rendra pas le Congo. Baloji a le verbe clair de ceux qui doivent se faire entendre. Pas de fioritures dans ses textes, le strict nécessaire commandé par l'urgence. L'urgence de dire. Dire le déracinement, la violence, la misère, l'injustice, la souffrance. Dire Bruxelles et Kinshasa, Leopold et Lumumba, Mobutu et Kabila. Sur un son aussi brutal que dansant, teinté de notes africaines, il peint d'une encre rouge sang un tableau saisissant du Congo. Morceau fleuve. Rive sud de Kinshasa. Titre magnifique, accompagné d'une vidéo du même acabit. Ouvre les yeux. Tends les oreilles. Baloji scande. "Main qui donne Main." Hervé...
Inscription à :
Articles (Atom)