mercredi 16 janvier 2008

Loki part en volutes.



"Reviens plus tard, toi le visiteur / je ne reçois personne, je suis dans mes vapeurs." Merci à Baobab pour l'inspiration. Inspire... Expire... Écran de fumée. Loki a l'âme brumeuse. État agréablement léthargique, strié de quelques nerfs tendus comme une corde de pendue. On ne se refait pas. Pour accompagner ce spleen idéal, il offre à sa nuit une BO vaporeuse. Boris, groupe de métal japonais à la mélancolie torturée. Faudra qu'on m'explique un jour cette fascination pour les prénoms français... Un combo métaleux avec un blase pareil, c'est comme un sourire sur la gueule de Sardou. Ca fout la pétoche. Heureusement, Boris, c'est sombre, mais pas autant que le faciès de celui qui a dit "oui". Cette légendaire formation, adulée par les adorateurs du "Doom métal" (ou Stoned, son lourd et oppressant très inspiré par Black Sabbath), trimballe des guitares saturées aux confins des possibilités auditives de l'auditeur. Accompagné par la chanteuse Michio Kurihara, Boris provoque le trouble. La voix douce et fragile de Michio caresse un son brutal et sauvage. La belle enlace une bête enragée. Tout en nerveuse retenue, Rainbow, titre phare de l'album sorti en 2007, entraîne dans un brouillard de sensations. Au milieu du morceau, une guitare implorante et rageuse hurle à pleines cordes. C'est puissant, oppressant, magnifique et presque inaudible. On frôle le non sens, sans jamais sombrer. David Lynch musique. La vidéo entretient le flou. On tique, puis on se dit: "c'est beau, le flou". Loki admire le flou, plongé dans ses volutes. Il se dit que derrière, se cache sans doute la réalité. Et qu'elle mérite parfois d'être floutée. Toi aussi, le jeune, ne sois pas gai. Écoute Boris.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

un petit tour, ça faisait longtemps. Je te lis avec grand plaisir, comme d'habitude c'est bien écrit... les volutes visiblement t'inspirent...