Un voyageur électronique, un back-packer virtuel, un explorateur sur toile, un amiral sur les flows du web, un e-navigateur... Et ce soir, son adresse IP se promène dans une rue moite de Luanda, capitale de l'Ouganda, et se trémousse frénétiquement sur le Kuduro, le son des ghettos de l'Afrique lusophone. Luxe infini de notre époque, celui de voir la planète s'ouvrir en grand, au moins sur nos écrans. L'humanité, ou presque, au bout de la queue d'une souris. Le tour du monde en 80 clics...
A l'heure où, en France, on enterre Mai 68, elle est peut être bien là, la révolution de la génération sans nom. Dans ce gigantesque brassage culturel né de nos interminables cités, dans cette communication mondialisée au dessus des frontières, dans la disparition des genres et des étiquettes, dans la faillite des idéologies et des courants. Nous sommes la myriade. Ils étaient l'unité. Ils ont tenté de fédérer, nous sommes explosés. Mais nous nous mélangeons. Enfin.
Et notre musique en est le parfait symbole. A l'heure où produire et diffuser ne coûte quasiment plus rien, les styles se fécondent joyeusement. C'est une gigantesque partouse musicale totalement décomplexée qui s'organise aux quatre coins du globe. Et ça donne une jolie symphonie de mélodies orgasmiques. Ca jouit sévère sur la portée.
Le Kuduro fait partie de ces scènes locales qui explosent à la face du globe juste avec quelques vidéos balancées sur le net. Un pixel parmi des millions, aux côtés de la Cumbia sud américaine et de la baile brésilienne. Genre métis, le Kuduro est le fruit de l'union des sons africains, latins et européens. Dans cette ex-colonie portugaise, la jeunesse des ghettos danse sur des rythmes africains, mâtinés de salsa, accélérés façon électro est-européenne. Trans musique fascinante. Sur ces beats endiablés, les MC balancent de la rime énervée et très cul. Kuduro, d'ailleurs, est une expression associée au postérieur féminin du genre "cul ferme". Et s'accompagne d'une danse hallucinante, épileptique et inquiétante, décalée et décadente, suave et sauvage. Magnifique.
Jusqu'à présent confiné aux pays africains lusophones et au Portugal, le Kunduro s'exporte grâce au groupe Buraka sum Sistema, du nom d'un quartier de Lisbonne. Avec le titre Sound of Kuduro, en compagnie de l'évidente MIA (elle employait déjà des danseurs de Kuduro dans le clip de Boyz), Saborosa et Puto Prata, ce combo de producteurs provoque l'électrocution. La vidéo qui accompagne le morceau est simplement ahurissante. Et donne à Loki des envies de grand soir. Même s'il sait qu'il est déjà trop tard. La révolution, ce sera pour l'after...
Bonus: le premier titre de Buraka, sorti fin 2006:
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3 commentaires:
Espece de has been, ca fait plus de 6 mois que marvy a balance un mix kuduro!!!!!!!
Meme plus a la pointe de la mode et de l'information, tu me decois mon loki
Pas dit que j'avais inventé le Kuduro mon cher Pimp Lawyer, suceur de Marvy, en revanche, la vidéo est assez récente. Il me revient une éponge dans mon salon écoutant un disque étrange :"Hinnn, c'est pas bien ça! Moi j'écoute Demolisha!" Et c'était Missill... Dont j'aurais du parler sur ce blog depuis longtemps. Content quand même que tu poses enfin ta plume ici. Et envoie des liens sur Marvy!!!
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