mercredi 27 juin 2007

Loki vient de se faire électrocuter

Amy + Mos = la foudre

Grosse émotion lorsque je suis tombé sur ce live de la superbement déglinguée Amy Winehouse, qui porte décidément bien son nom si j'en crois les dernières lectures auxquelles je me suis adonné dans mes toilettes, antre de Voici, Public et autre joyeusetés trashs. Littérature idéale pour les évacuations intestinales, ingurgitée en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "plouf". Le tout est de ne pas confondre les journaux avec le PQ. On ne mélange pas les torchons avec le papier hygiénique.... Mais c'est un autre sujet.
Amy nous offre un Love is a losing game suave, langoureux et mélancolique. De ses balades désespérées qui mouillent les paupières et font tressauter le menton. C'est triste, c'est sombre, c'est beau. Et sur cet écrin de velours, Mos Def vient poser sa voix satinée et subtilement nonchalante. Putain, c'est vraiment beau. Et c'est cadeau.


Loki lorgne ... le nouveau Kanye West.


Mégalo avant tout.

Ca y est, Kayne West a définitivement décollé. Dans un vaisseau spatial rutilant piloté par les deux super hérauts de l'électro française, les humanoïdes versaillais Daft Punk. Ca faisait un moment que la grosse tête sur gonflée à l'hydrogène de Mister West menaçait de lui faire perdre le contact avec la surface de la planète. Cette fois, c'est clair, le bonhomme ne touche plus terre. Avec ce Stronger pompé sans ménagement à nos robots préférés depuis Astro, il offre la preuve que son gigantesque talent menace de s'engluer définitivement dans sa mégalomanie. Lui plane à trois milles quand sa musique s'enfonce. Après le fascinant College Drop Out, qui lui avait offert sur un plateau le titre de producteur le plus talentueux du nouveau siècle, son second album avait déjà aiguisé les langues fourchues des critiques. Sur qu'elles vont se lécher les babines avec l'album annoncé par ce second single.
Le clip, super production siliconée, est à son image: brillant, clinquant, lourd, irritant, facile. L'idée de départ est excellente: une collaboration avec Daft Punk . Mais pourquoi pas un titre original plutôt qu'un simple sample? Bien sur, le morceau originel est tellement efficace que Kayne y pose un égotrip sans effort. Il y est vaguement question d'une "black Kate Moss", alors voici l'irréelle Cassie qui apparait entre deux plans du génie. Trop furtivement d'ailleurs, tant la vision de la belle est une caresse pour la pupille. Dilatation oculaire immédiate. Kayne, lui, porte les lunettes de soleil les plus kitch qu'un UV ai jamais croisé, deux stores entre-ouverts sur ses paupières, façon 9 semaines et demi, Kim Basinger en moins. Imagerie manga (grosse référence à Akira sur la fin) et séquences guerrières s'enchainent sans qu'on y comprenne grand chose. C'est vrai, c'est classe. Mais c'est tout. Et c'est un peu court.

Stronger
n'en reste pas moins un sympathique morceau et la vidéo qui l'accompagne une sorte blockbuster ultime du genre. Le Star Wars du clip. A consommer avec un gros paquet de pop corn Baff, bien gras et sucré. En attendant que Kayne redescende enfin sur terre et s'attelle à de nouveaux chefs d'oeuvre.



Le clip est tout neuf, à peine 24 heures de vie sur le Net, il se peut donc qu'il soit retiré par Universal. Pour mieux ressuciter quelques minutes plus tard. Faites moi signe s'il disparait subitement, je ferai la réactualisation nécessaire.


Bonus: la précédente vidéo de Kayne West, Can't tell me nothing, également sur le tracklisting de son futur opus, Graduation, prévu pour septembre.

mardi 19 juin 2007

Loki mate .... le dernier clip de M.I.A.



Fracture de la rétine

Bing. Paf. Claque. Dans ta gueule. MIA, la petite princesse Sri Lankaise via London, vient de balancer une ogive sonore et visuelle. La vidéo de Boyz, second single de son nouvel album Kala, prévu pour aout, est une onde nucléaire. Tourné en Jamaïque, il offre plus de pas de danse que vous ne pourrez en caser dans une Fool Moon sous amphet'. Explosion de couleurs typique de l'art graphique de M.I.A, brillant et rebelle, il annonce la secousse sismique musicale que devrait provoquer son nouvel opus. Son son électro-rap-grime-garage-baile-ragga (ouf!) n'a définitivement pas d'équivalent. On annonce notamment des collaborations avec Switch, qui a signé ce Boyz dévastateur, de l'habitué Diplo, des rappeurs de Three 6 Mafia et de ... Timbland! MIAm MIAm!
Pour les amateurs, la belle sera présente au festival Rock en Seine, ainsi que Bat For Lashes, objet de la chronique précédente. Evidemment, Loki y sera!

MIA-Boyz
envoyé par shinobi2

Loki regarde ... le dernier clip de Bat For Lashes


Cil vous plait...

Quand l'image agrippe vos rétines et que le son aspire vos tympans, succion puissante d'un baiser de vampire, il n'est qu'une seule évasion: l'abandon. Surtout quand l'étreinte est signée Bat For Lashes, expression signifiant "battre des cils" mais dans laquelle sommeille surtout le mot "Chauve-souris" auquel s'accorde tellement Natasha Khan, la chimère qui se cache derrière ce nom mystérieux. Elle a tout d'un animal de nuit planant sur nos songes. Cette chanteuse anglaise avait signé en 2006 un premier album très remarqué, aux inspirations oniriques et organiques. Petit être totalement perché au sommet d'un arbre ensorcelé, elle dévoilait un univers de contes et de sorcières, alchimie étrange entre Bjork, PJ Harvey et Kate Bush sans que son chaudron magique ne verse dans la redite. Mais avec son nouveau titre, ce génial What's a girl to do, elle nappe son folklore d'un écrin citadin lui donnant une incroyable puissance. Le conte devient urbain, porté par un énorme beat électro et métallique, tranchant les notes du clavecin à chaque respiration. Le clip provoque la même émotion. Natasha Khan nous la joue Donnie Darko, ambiance crépusculaire, mais convie ses amis les animaux sur la route de l'apocalypse. C'est la Paulette d'Yes Montand entrainant derrière sa bicyclette une horde de prétendants bestiaux vers une fin annoncée. L'abîme est au bout du chemin, alors allons y en rythme et avec style se disent sans doute les lapins. Blanche Neige emmène la forêt à la morgue de la modernité...

Bat For Lashes. Preuve qu'un battement de cils à l'autre bout du net peut provoquer un tsunami dans ma tête.



Le site du groupe est et sa page myspace est ici.

jeudi 14 juin 2007

Loki aime les enfants


Surtout quand il s'appelle Lil Thug! 12 piges et toutes ses dents de lait sous son "grill", ces dentiers chromés importés de Houston qui feraient passer les chicots dorés de ma grand-mère pour un pure effet de style. Lil Thug est le fils de Seno, rappeur bien connu des amateurs de sons West Coast à la Française (on parle pas du Finistère). Le môme devait déjà subir les secousses d'infra basses sur-boostées émanant des enceintes de papa quand il n'était qu'un embryon de lascar. Évidemment, ça marque. Résultat: Lil Thug vit à fond le rêve Dirty South dans son 9-4 natal. Il y a quelques mois, une page myspace aussi clinquante qu'une jante 18 pouces faisait son apparition. Sur un son plutôt bien foutu, Lil Thug nous demandait "Qui est dans le club?" Sûrement pas lui vu son âge, mais peu importe. Lil Thug est le genre de môme passionné et perché qui fait plaisir à voir. Une telle conviction, ça force le respect. Dans sa chambre de gosse blig-bling, (rien qu'à voir son home studio je pleure), il plane à 100 000, s'imaginant aux côtés de Lil Jon, Slim Thug et autres Ying Yang Twins. Et c'est beau, un gamin qui rêve.


Sa page myspace, ça s'passe ici


Reportage diffusé dans Tentations sur Canal +:



En bonus, encore plus jeune, Bobby Jay, 5 piges, qui nous fait du Lil Bow Wow encore mieux que Lil Bow Wow! J'invite ce môme à ma prochaine soirée!

mercredi 13 juin 2007

Loki y était ... Marta Topferova au New Morning.



Un ange passe

Il est des nuits que l'on croit irrémédiablement blanches et vierges de toute émotion. Des nuits passées à sonder la profondeur de notre ennui, les deux fesses enfoncées au fond du canapé, une jambe accrochée à l'accoudoir, une main serrant sans conviction une bière tiède, l'autre tenant mollement la télécommande de la télé. Il est des nuits où toute idée de lutte s'évapore instantanément, absorbée par un profond trou noir créé dans notre cerveau, zone rendue disponible pour TF1. Il est des nuits où l'on regarde Cauet. Il est des nuits où l'on est con sans remord. Il est des nuits...
Et puis parfois, au beau milieu du vide cathodique, apparaît le miracle. Au coin de la zapette, entre deux chaînes, un ange fait son apparition. Pour moi, il est descendu le 30 mai 2006, sur les coups de deux heures du matin. Elle s'appelait Marta Topferova.
Sur le rebord d'une fenêtre d'un haut immeuble de New York, Marta jouait de son instrument fétiche, le quatro. Une petite guitare à quatre cordes venue d'Amérique du Sud. Derrière elle, les lumières de la cité semblaient danser en rythme, subjuguées par les notes de la chanteuse. J'ai immédiatement été happé par la grace naturelle de la divine diva. Marta est d'origine Tchèque mais elle vit aux Etats-Unis et chante en Espagnol. Sa musique est un passeport vers l'universalité. De sa petite sèche, elle tire des notes graciles, presque mutines, légères, comme prises au vent. On croirait entendre une harpe dans les mains d'une sirène. D'autant qu'elle a la voix des profondeurs, grave et chaude, de celles qu'on rêve d'entendre susurrer des secrets inavouables dans le creux de l'oreille. Cette nuit sur laquelle je ne comptais plus, Marta Topferova m'a chanté "Semana Azul". Et l'envoûtement dure depuis.
Un an plus tard, me voici au New Morning, face à la belle. En toute intimité puisque nous ne sommes pas plus d'une trentaine à être venus savourer son talent.
Installé à une table près de la scène, à quelques mètres à peine de l'envoûteuse, je retrouve instantanément les émotions qui s'étaient emparées de moi ce soir de mai 2006. Marta est là, dans une longue robe noire, sans fard, simplement belle. Quand elle serre son instrument contre sa taille et le caresse du bout des doigts, on rêve évidemment d'être à la place de ce bois béni. Et quand sa voix s'élève enfin, on ne rêve plus. On y est. Son groupe est à son image: sobre et talentueux. Un batteur barbu assure le show. Un contre bassiste au style très "prohibition" pousse la note avec elle. Le violoniste est juste parfait.
Mais je ne quitte pas Marta des yeux. Je songe à cette nuit où elle m'a sauvé de l'ennui. Ses compositions parfumées se délient sans efforts, comme un vêtement que l'on retire avec patience. J'espère que l'effeuillage ne s'arrêtera jamais. Le superbe La Marea, titre de son second album, me donne des frissons. Je me surprends à fermer les yeux. Au rappel, plaisir suprême, elle dévoile sa plus belle pièce, le désormais mythique "Semana Azul". Je vole. Puis elle se retire comme elle est venue, petite fée sans paillettes mais pleine de magie. Je la regarde traverser la pièce sans un bruit. J'ai envie de lui dire "merci". Mais je n'ose pas troubler le silence. Les mots sont profanes quand la grâce vient de vous frôler.
Mais qu'elle soit ici remerciée, de m'avoir, une nuit de mai, tirée des griffes de Cauet.

La fameuse vidéo est visible ici


Son site:
http://www.martatopferova.com/

A écouter:

Semana Azul

La Marea