mardi 4 décembre 2007

Loki s'offre une manucure

Orchestrée par l'esthéticienne Kid Sister, dans un Venus Beauté Institut décoré par l'équipe de Pimp My Ride. Kid Sister est la rappeuse la plus hype du moment. Ce qui signifie qu'elle sera sans doute ringarde avant même d'être célèbre. En attendant, elle sort des titres très très chauds produits par son pygmalion A-Trak, le Dj de ... Kanye West. Je sais, ça vire à l'obsession... A-Trak a des platines en or massif. Plusieurs fois Champion du Monde (dès ses 15 ans...), il est surtout ... de Montreal. Un détail? Pas vraiment. La terre du panecake livre en ce moment de très chaudes fournées de très bonne musique. Il se passe quelque chose au pays du caribou. Arcade Fire brûle la scène rock mondiale, Roi Heenok braque le dico (t'entends p'tit Martin???), Chromeo déterre le disco, on y danse la Poutine ou le Tabarnak et on n'entend plus Garou, signe d'une indéniable bonne santé musicale.
C'est sans doute là, au croisement des influences européennes et américaines, que se forge le meilleur son électro/hip-hop de la planète. A-Trak en est le parfait symbole. Ultra talentueux, il remixe avec génie (Lil Wayne, Rick Ross, Queens of the Stone Age, Architecture in Hlesinki...), sans complexe et sans frontière. Il multiplie les BPM comme des petits pains et taille la rythmique à la façon d'un chirurgien.
Avec Kid Sister, rappeuse fluo de Chicago, il a trouvé sa muse idéale. Jolie, punchy, un rien pétasse et tellement "girlie". Si Kid Sister n'a pas la meilleure plume, elle possède un outil bien plus efficace quand il s'agit de poser sur des prods abrasives: une attitude.
Pro Nails est un hymne parfait à la futilité. Le thème: les ongles de la demoiselle. C'est important, les ongles. On néglige trop souvent la portée universelle des ongles. Déjà, tout le monde en a, des ongles. Si si. La moitié se les ronge pendant que l'autre moitié se les peint. Entre les deux, Kid Sister a choisi son camp. Non au stress, oui au strass! Finalement, ce ne serait pas un appel à la paix dans le monde son truc? Genre: faites vous les ongles, pas la guerre? Saloperie de hippie...
Le refrain est grandiose: "Toes done up, fingernails matchin!" C'est inspiré du mythique groupe de rap porno 2 Live Crew. Intraduisible. En gros, elle a assorti ses ongles de pieds à ceux de ses mains. Prodigieux... Là dessus, elle nous claque un égotrip sympathique, sur lequel le grand Kanye vient caler son verbe sautillant. C'est frais, inutile, inconséquent, sans lendemain, flex et efficace. Et ça n'a pas d'autre vocation. Donc c'est très réussi. Le clip est à la hauteur, défilé de faux ongles du meilleur goût, avalanche de fluo, de joggings nike édition Agassi, de collants dorés et autres détails esthétiques attestant à quel point c'est effectivement très hype. Le plus qui tue: une superbe chorégraphie ... de doigts! La danse que Loki veut absolument pratiquer sur le zinc de la prochaine boîte qu'il arpentera, lorsque ses pieds l'auront définitivement lâché. Son pas préféré? Le doigt d'honneur, évidemment...

Pro Nails:




Bonus: Le Tabarnak! Danse sur un pied inventée par le groupe 200 Négros.


Double bonus: La Poutine! Omnikrom et TTC. Le meilleur plat du groupe parisien depuis moult.


Pour terminer, une petite sélection des meilleurs prods d'A-Trak:






Quadruple cheese: Un mix monstreux de plus de 50 minutes, baptisé Dirty South Dance, qui s'arrache sur les plateformes de téléchargement:

jeudi 29 novembre 2007

Loki aime les pirates

Le dernier clip de Kanye West circule depuis quelques jours sur le net. Un superbe cartoon réalisé par Takashi Murakami, le designer de Louis Vuitton pour lequel Kanye voue un véritable culte. Si la qualité de la vidéo est limite, c'est qu'on la doit à une jolie piraterie. Le corsaire du net est allé piller ce trésor dans une exposition dédiée à l'artiste Japonais et dans laquelle le clip est diffusé. Les premières secondes sont très mal cadrées mais ça s'améliore par la suite. C'est la seule et unique version disponible pour le moment sur la toile. Good Morning n'est pas le meilleur titre de Graduation mais le travail effectué par Murakami lui donne une nouvelle ampleur. On retrouve l'ourson qui suit Kanye depuis ses débuts, mascotte d'une université imaginaire dans laquelle il devient enfin ce qu'il aurait du être: tout sauf un rappeur. Quand la plupart de ses congénères ressassent leurs histoires de flingues et de deals, lui rabâche ses études foirées. Et traque à tout prix une inaccessible Graduation.

Good Morning. En prime, une DeLorean volante. Comment on dit déjà? Culte?

R'N'Bizarre

Usher au micro, Ludacris sous hélium, R2D2 aux platines. Noir du futur. Sabrolaser pour micro.
Ca s'appelle Dat Girl Right There, et c'est produit par Rich Harrison, l'un de ces faiseurs de tube que s'arrachent les maisons de disque. On lui doit notamment Crazy in Love de Beyonce.
L'ami Chris a du changer de drogue récemment ou est tombé sur une skunk hydroponique croisée avec des orties pour sortir une prod aussi perchée. Le bonhomme a quitté la terre, emmenant un Usher qui en avait bien besoin dans son sillage. La console d'un vaisseau spatial en guise de sampler. C'est génial ou complètement nase. Exactement le genre de morceau que j'adore détester et que je déteste adorer. R'N'Bizarre.

mercredi 28 novembre 2007

Deux boules à facettes dans le caleçon

Des attributs scintillants dont dame nature a sans doute doté Snoop Dogg. Après l'OG, le Pimp, le Larry Flint black, le voici en Rick James post moderne. Dans ce clip sidérant, il pousse à fond le concept de Mac classieux et immortel. Snoop est dans le présent, le fufur certainement et le passé définitivement. Le tube du vocoder remplace le joint de chronic, le costard cheap évince le baggy, la pompe en croco bouffe la converse. Snoop s'offre les années 80 et propose un plan à trois à Véronique et Davina. Sensual Séduction. Marvin Gay du ghetto. Et comme le son est bon, Loki se demande si finalement, les 80's c'était pas encore mieux que les 70's...

lundi 26 novembre 2007

Loki veut voir la Louisiane

Dans la brume électrique



Depuis quelques jours, Loki a les pieds dans le bayou. Son esprit flotte dans les marais de la Nouvelle Orleans. Il rêve de Baton Rouge, de clubs de jazz chauds et moites, d'odeurs puissantes et indomptées. La faute aux grands hommes qui donnent à la Nouvelle Orleans son incroyable rayonnement culturel. Une vibration sourde, en sous marin, à l'éclat de crépuscule, trouble comme une eau stagnante. Loki vient de lire James Lee Burke. Et il a les pieds dans le bayou.
Dans la brume électrique avec les morts confédérés. Un titre qui pue la Louisiane. Long, lent, sans relief en surface, terriblement agité dans ses profondeurs. Burke est l'un des auteurs les plus emblématiques de la région. Ses romans plongent dans les tréfonds du pays comme un appât à poisson-chat dans les eaux du Mississipi. Sa plume dessine des tableaux aux couleurs vives, vert bouteille, bleu nuit, noir ébène, rouge sang. Un camaïeu littéraire saisissant. Tu ne lis pas Dans la Brume électrique. Tu le regardes. Comme une peinture.
Le héros de Burke s'appelle Dave Robicheaux. Un nom qui n'a rien d'un hasard. Une vieille légende cajun raconte le destin d'un enfant adopté par un loup garou donnant naissance à une longue lignée d'artistes. Les Robicheaux. Celui de Burke porte la Louisiane au coeur des tripes. Policier et pêcheur, il a la sécheresse du marais et l'âpreté du vieux bois. Lorsqu'à la faveur d'une rencontre avec un acteur hollywoodien atteint de troublantes visions, il découvre le cadavre d'un homme noir enchaîné attendant depuis plus de 20 ans que la justice veuille bien ôter son bâillon, Rabicheaux voit resurgir les fantômes de son propre passé. Il a vu mourir cet homme. Il en est persuadé. Symbole de l'incessant combat racial qui gronde toujours à New Iberia, ce corps va réveiller les tensions de la ville. Robicheaux, pompier pyromane, va allumer la mèche, faire exploser l'omerta, pour mieux éteindre l'incendie. Une quête qui lui fera partager les visions de son nouvel ami acteur. A la nuit tombé, entre les branches de roseaux baignant dans des eaux saumâtres, les troupes sudistes ayant combattues pendant la guerre de sécession reviennent hanter le champ de bataille. A leur tête, un général usé traîne sa souffrance d'un combat inutile. Rabicheaux le sent, comme une flagrance putride émanant d'un placard trop longtemps fermé. Un placard qu'il va devoir ouvrir pour mener son enquête.
Loki veut voir la Louisiane. Sentir à pleins poumons les parfums humides d'une terre si fertile. Celle qui a soutenue les pas de géants: Burke, Kennedy Toole, Louis Armstrong, Sydney Bechet, Lil Wayne, Fats Domino, Truman Capote, Harry Conncik Sr et Jr, Tony Joe White...
Pour accompagner sa lecture, il a trouvé le son parfait. Celui d'un vieux rocker au visage émacié, métisse cajun, portant chapeau, nuque longue et pendentif indien, ayant noué les notes de sa guitare avec celles de Jonhhy Cash, John Lee Hooker, James Brown, Herbie Hancock... Son nom: Coco Robicheaux... Toujours pas de hasard... Bande originale du livre... La voix grave de Coco gronde comme une tempête roulant sur les marais. Silence... Walking with the spirit... On entend la Louisiane... Loki a les pieds dans le bayou. C'est ici.

Louisiana Medecine Man en chair et en os:



Bonus: Le superbe Lake Placid Blues de Tony Joe White:





Petit plaisir: New Orleans, de Lil Wayne. And where it from? New Orleans :


Double cheese: la vidéo d'un des meilleurs titres de Mos Def ces dernières années, le terrifiant Katrina Clap, sur les désastres de l'ouragan et l'absence de réaction du gouvernement américain :


Un grand merci à Noelle, pour les mots, et Jean-Pierre, pour les notes.

dimanche 25 novembre 2007

Loki est un type des années 70

DeLorean Musique



Des années que je me répète cette évidence: "Tu t'es fait enfler mon pote! T'aurais du naître dans les 70's!" Le mythe est vivace, ancré profondément dans le fion de la "génération sacrifiée" à laquelle j'appartiens. Histoire de dire qu'on l'a dans l'cul. Et que ca fait mal. Dans le livre d'histoire de notre imaginaire, à la page 70, on trouve de jolis mots: libération, musique, sexe, fêtes, rock, funk, espoir... 20 pages plus loin, voici ceux avec lesquels il a fallu écrire nos biographies personnelles: chômage, sida, dépression, FN, inflation, crack, gueule de bois... Un seul mot pour éclairer vraiment la génération Loki: hip-hop. Mais ça, ils ne le comprendront que dans quelques années, quand le fantasme rock aura fini d'irradier les rétines des élites culturelles. Ca prendra du temps...
Et quand Loki a envie de s'y croire, dans ces années 70 qui lui ont échappé, il s'envoie à fond de volume le dernier album de Sharon Jones & The Dap Kings. C'est une faille sonore. Une DeLorean musicale. Comme si Woodstock avait eu lieu hier et que Jimmy, Janis et Jim n'étaient pas morts pitoyablement dans un monticule de poudre, d'alcool et de vomi. Comme si la fête ne s'était pas arrêtée. Plus de 20 ans que Sharons Jones traîne sa voix divine sur les sonorités souls les plus raffinés. James Brown, Maceo Parker et tant d'autres ont profité du timbre de velour de cette choriste de luxe. Il aura fallu qu'elle rencontre les Dap Kings, formation de vétérans aux instruments patinés par le temps, habités par les dieux de la funk, pour qu'elle rencontre enfin la reconnaissance. Les Dap Kings sont notamment responsables du son des meilleurs titres du dernier Amy Winehouse. C'est dire la puissance de feu de ces tontons grooveurs. L'album devrait rapidement offrir à ces anciens la gloire qu'ils méritent. Allez jeune, offre toi un petite virée dans le temps, avec le clip du somptueux 100 days, 100 nights. Sors ton cuir cintré, ton "pattes d'eph", va cueillir quelques fleurs dans le square d'Anvers, en évitant les seringues de tox, choppe toi un bon buvard de LSD, ressort Hunter Thompson de ta bibliothèque, et rêve, toi aussi, que tu es né en 1970.

100 Days, 100 Nights


Bonus: la vidéo de Dropped in to see what condition my condition was in, reprise d'un titre écrit par Mickey Newbury, chanté par Kenny Rodgers, bien connu des amateurs de Big Lebowski.


Double bonus: un live ravageur, histoire de capter précisément de quoi on parle.


Triple bonus: T'y es jeune? Alors prend cette dernière vidéo dans ta tronche. Sharon Jones frappe à la porte de l'oncle Bush. Et elle est très remontée. "Is Bush in here?" Huge. Très huge.

Le Parrain, le Roi et le Prince.

Au terme de la bataille d'Austerlitz, sur le plateau du Pratzen, Napoleon, après avoir défait les 200 000 soldats alignés par le général Koutouzov, eu ces quelques mots pour ses soldats: "Vous pourrez dire: j'y étais."
C'est la seule et unique phrase qui me vient à l'esprit lorsque je songe aux quelques veinards qui ont assisté à ce concert ahurissant. L'un de ces moments à la puissance émotionnelle telle que l'on sait que leur portée nous dépasse largement. Quelques minutes d'éternité en guise de souvenir. Loki se fout de Napoléon. Mais il embrasserait avec déférence la main du Parrain, prêterait allégeance éternelle au Roi et acclamerait le Prince à s'en faire exploser les poumons. Et s'il avait fait partie de cette foule bénie des dieux de la musique, il n'aurait prononcé qu'une phrase: j'y étais.




Dédicace à Mickaelle.

mardi 6 novembre 2007

Loki est un narvalo

Et si tu pénaves quetchi à ce titre ma couillasse, va falloir réviser avec Seth Gueko et 25g. Cabochard est le titre le plus déglingo de l'histoire du rap français. Une sorte de Pour ceux de la Mafia k'1 Fry façon Gitan. Rap sous le périph', gadjo ghetto. 25g est comme Raphael, né dans une caravane. Mais pour de vrai. "Mi tange, mi démon", l'impressionnant bonhomme annonce avec ce titre un défonçage en règle de la scène hardcore. D'habitude, ça fait chier. On connaît. Mais quand c'est fait avec autant de talent, putain ça fait du bien! Seth Gueko confirme son impressionnant potentiel d'aboyeur première catégorie. Ses rimes cinglantes teintées d'humour très noir ont la saveur amer d'un café algérien. "Si on a les yeux bleus c'est à cause des gyrophares!" 25g effrite des phases fumantes sur l'instru: "Tu parles de moi, tu jactes, finis au bois avec une chatte." Le clip est un concentré d'adrénaline coupée au Ricard. Violence et auto dérision. Drôle et terrifiant. A ne pas mettre sous toutes les rétines. Jeune, éloigne toi de l'écran si tu veux pas perdre deux dixièmes.
Pour tous les toxibars.

Dédicace à Yonea. Néochrome enfoiré!

mardi 30 octobre 2007

Loki est enfin rassuré par ... Kanye West.

Cool malgré tout



11 septembre 2007. Deux boeings muscicaux strient l'espace sonore de leurs trajectoires assentionnelles. A la barre du premier, baptisé Curtis, 50 Cent, pilote d'un opus boosté au featuring. Que de la Class Affair parmi les passagers: Eminem, Dre, Justin, Timbaland, Robin Thicke, Akon, Mary J Blige, Nicole Scherzinger... Aux manettes du second, le bien nommé Graduation, Kayne West, commandant d'un A 380 rutilant : Daft Punk, T Pain, Lil Wayne, Mos Def, Chris Martin, Dwele... Quelques jours avant le décollage, 50 Cent annonce la couleur: à l'atterrissage, il n'y aura qu'un seul vainqueur. Et s'il s'agit de Kanye West, alors juré, plus jamais vous n'entendrez la mâchoire refaite à la bastos de 50 susurrer le mythique: G-g-g-g-g-g-Unit! Verdict: ce 11 septembre 2007 c'est bien l'opus de 50 Cent qui s'est crashé, balayé par celui de Kanye, deux fois plus vendu dès la première semaine.

Et on la sentait méchamment venir la plantade magistrale de Curtis. Les premiers titres, balancés à la truelle ces derniers mois, annonçaient un essoufflement évident du rappeur de New-York. Malgré un "I Get Money" correct et un "Ayo Technology" boosté par Justin et Timbaland, l'entreprise fleurait la défaite à plein nez. Trop de 50 ces dernières années, trop de refrains collés à des samples grillés, trop d'embrouilles à la con, trop de rimes moisies et même trop de Eminem. La couronne du roi ne tenait plus qu'à un cheveu crépu. Contre à un challenger aussi fringant que Kanye, le vieux lion ne faisait clairement plus le poids. Car face à lui se présente un producteur-rappeur totalement maitre de sa carrière sachant s'entourer des artistes les plus pointus du moment. Une sorte de Madonna hip-hop ne cessant de se renouveler. D'A-Trak, DJ canadien électro hip-hop ultra coté, à Takashi Murakami, designer japonais auteur du logo coloré de Louis Vuitton, en passant par Lil Wayne, Kayne débauche ce qui se fait de plus hot.

Graduation confirme la forme de celui qui se fait appeler Don Louis Vuitton, se proclame plus important que Jésus Christ, s'offre le titre de "numéro un de l'humanité" et assure être "le plus grand spectacle de la planète". Quand il ne se branle pas, Kanye occupe ses dix doigts sur des samplers chauffés à blanc. Et sur la machine, c'est Mozart. Il travaille le son au corps, l'étire, l'accèlère, le triture, le gonfle, le lisse puis l'habille avec gout. Pas de bruitages sophistiqués à la Timbaland, très peu de compositions originales mais des titres revisités avec génie. Dès son premier album, le fabuleux College Drop Out, ce son si particulier accompagné d'un flow clair, mélodique et d'une fine plume ont bousculé la petite planète hip-hop. Soyons clair, Graduation n'a pas la puissance et la fraicheur de ce premier opus, mais il est largement assez bon pour permettre à Kanye West de craner encore quelques années. D'autant que le bonhomme a nettement progressé en dehors de sa musique. Excellent sur scène, ambitieux et malin dans l'utilisation de l'image, flamboyant à chaque apparition, dans la mégalomanie comme la dérision, il explose littéralement. De la nitro planquée dans une boule à facettes. En témoignent ses récentes apparitions télévisées, aux MTV Movie Awards ou au Saturday Night Show.

Graduation est parfois très chiant mais souvent génial. "Goodlife", habillé de la voix vocodée de T Pain, sonne comme un anthem à la bourgeoisie black à laquelle appartient Kanye. Un titre plus euphorisant qu'une bouteille de Moet sifflée au goulot. Sorte de rap avec cravate, un peu comme si un jeune de la droite décomplexée se mettait subitement à avoir du style. C'est dire la rareté absolue de la pépite. Les synthés virevoltants de "Goodlife" donnent le ton de l'album: c'est sur les titres les plus synthétiques que Kanye excelle. Sa veine soul semble plus usée que celle d'un tox. Les morceaux où il la cherche encore sont les moins efficaces. En revanche, "Can't tell me nothing" et son tempo lancinant fout des claques. "Flashing Lights" et "Wonder" sont deux perles. Mais la véritable bombe de Graduation, c'est le décadent "Drunk and hot girls". Sur un beat à la basse sexuelle, ronronnant de perversion, Kanye clame son amour des teenagers déjantées et bourrées. Et de décrire par le menu sa soirée idéale: une chasse victorieuse dans un club crasseux où, du premier au troisième couplet, il ferre une teen du bar jusqu'à son pieu, l'implorant, dans les dernières rimes, de ne surtout pas gerber sur la banquette de sa caisse! Crade et hilarant, le titre est tranché net par la voix de Mos Def, venant réclamer un peu de moral dans ce gros bordel. Un road trip musical hallucinant. Qui confirme, au final, le passage de niveau clamé par le docteur West.

L'excellent clip de Goodlife, réalisé par So Me, graphiste d'Ed Banger (Justice, Uffie, Kavinsky, DJ Medhi).

Pour la petite histoire, l'an dernier Kanye avait tapé un mémorable scandale au MTV Movie Awards parce le prix du meilleur clip ne lui avait pas été attribué. Et qui était le lauréat? Justice avec une vidéo clipée par ... So Me! "J'ai jamais vu ton clip mec, mais le mien est meilleur! Si je ne gagne pas, MTV perd!"


Mais Kanye n'est pas rancunier. Il a même appris à jouer avec son image. Démonstration avec ce sketch hilarant passé au Saturday Night Live:


Sa plus belle performance télévisée, le mémorable "Bush doesn't care about black people":


Stronger en live, avec des violons, des lunettes chelous et un Kanye au sommet.


Aux derniers Mtv Awards, il signe le show le plus classe au sommet du Palms de Miami.


Bonus: sa meilleure production ces derniers mois est un titre de Twista sur lequel il ne pose même pas. Un sample monstreux de Feist et le flow mobylette de Twista. Tuerie.
"Well it's time":



Double bonus: le superbe "I can't say no" en featuring avec Trick Daddy:


Et pour finir en beauté, l'éthylique "Drunk and hot girls".

mardi 23 octobre 2007

Loki retourne à l'église

Recevoir l'hostie musicale que voici. Distribuée par le père T Pain. Un curé qui diffuse ses sermons sous vocoder, ça donne envie d'avoir la foi. Avant, je ne croyais pas en T Pain. On m'avait bien dit: "Mais si!". Mais non. Mais depuis ce divin Church, c'est la révélation. Prenez et bouffez en tous. Ceci est son son.

T Pain, Church:

mardi 2 octobre 2007

Loki n'a qu'une vie...

Et il lui en faudrait 100 pour punaiser sur son globe tous les billets dont il rêve. Impossible de modérer la plume quand le sujet passionne. Alors Loki fait peu, c'est vrai, mais soigne la qualité. Verbe hydroponiphié, fort taux de THB (vas y, cherches...). Mais cette fois, Loki n'a vraiment pas le temps! "I tell the clock, just give me a sec!" Quel grand philosophe ce Lil Wayne...
Alors pour une fois, Loki balance les vidéos dans une salve kalachnikov et vous vous démerdez pour chopper plus d'infos. Fumistes! Le prochain billet sera long, envolé, taré, rythmé et consacré à Kanye West. Loki a les poches pleines de choses, de machins et de trucs croustillants sur celui qui vient de nous épargner un prochain album de 50 Cent. En attendant...

La dernière vidéo des rois du buzz sur myspace, The Cool Kids. Que dire? Cool. Évidemment. Electro libre rap style en minimal. Black Mags.


Le tout premier clip d'Asa, chanteuse de 24 ans d'origine nigériane installée à Paris. Son premier album, prévu pour la mi octobre, devrait la propulser au sommet de ce que les médias appellent la World Music. Manière de dire qu'ils ne savent pas vraiment de quoi ils parlent. Loki non plus d'ailleurs. Alors il ferme sa gueule, ce qui ne lui arrive pas souvent... Ca s'appelle Fire on the mountain (à ne pas confondre avec le brasier des Grateful Dead) et c'est juste très beau. Clip comme son.

ASA (ASHA) FIRE ON THE MOUNTAIN
envoyé par smeuss

Le dernier clip en date de Menomena, groupe indé de Portland. Leur troisième album, sorti début 2007, est une pépite d'expérimentations et d'influences diverses. On songe à plein de groupes de référence mais aucune étiquette ne colle vraiment à la peau diaphane de ce groupe génial. A écouter, juste à écouter. Evil Bee est assorti d'une vidéo étrange et hypnotique. Bzzz bzzz bzzz, les abeilles, les abeilles... (dédicace...)


Le premier single du second album de Lupe Fiasco. On espère que son blaze ne lui portera pas la poisse. Peu de chance vu la qualité du MC. Dumb it Down. Baisse d'un ton. Mais monte le son.




La dernière vidéo de Talib Kweli, tirée de Ear Drum, son tout dernier opus. Un flow toujours aussi affûté quoique franchement monolithique. Talib retrouve un peu de son lustre. Mais que l'époque Blackstar est loin...


Bonus: le précédent single, Hot Thing, produit par Will I Am.



Mama MIA... Tu le sais lecteur, Loki est fou amoureux de la princesse sri lankaise. Voici deux nouvelles vidéos pour comprendre son obsession. Jimmy, où la belle se la joue Dalida, et un live du génial Paper Plane (qui sample Straight to Hell des Clash, dédicace au Tzim). Loki devient loco.




Une curiosité pour finir: The Phoenix Foundation. Groupe australien qui sort prochainement son quatrième album, Happy Ending. Rock barbu, pop à poils, vestes roses, lasers fluos, Dolorean. Forcément bien.



Ce sera tout pour aujourd'hui, le Loki n'a qu'une vie... Et c'est déjà un sacré bordel...

dimanche 30 septembre 2007

Loki veut du bruit!!!!

Et avec Travis Barker, le batteur déjanté de Blink 182, il en a! Le voici dans un remix hurlant du fameux Crank That de Soulja Boy (voir la playlist). Son, image, sueur, tatouages, folie. Attention, ça déglingue.

mardi 11 septembre 2007

Loki recherche la fraicheur

J'suis tellement frais, qu'on m'appelle la clim.
(Copyright Grain d'Caf)

C'est la rentrée! Jeune, tu vas pouvoir glisser dans ton cartable quelques albums pour craner à la récrée. Pour choisir tes fournitures, Loki te propose sa liste des titres les plus frais récemment apparus sur la toile. Ca sort du congélo, alors fourre ça dans tes oreilles avant que ça fonde!

Paul Wall et Wonderous dans un remix dirty / cracra de ... Def Leppard! Etrange, bizarre et tellement cool: Pour me some sugar.

Soulja Boy, le petit prince de la Snap Music (basée sur des claquements de doigts et une danse sautillante. Une démo ici, sur le titre Crank That présent dans la playlist de Loki) envoie son tout nouveau titre: Let me get em. Minimaliste, syncopé, taré, génial.

Nouvelle piraterie sur le nouveau Kanye West qui sort aujourd'hui même. Un morceau avec Mos Def, ça ne se rate pas! Ca s'appelle Good Night et c'est tout bon.

Bushonomics. Une bombe incendiaire envoyée dans la face de l'Oncle Bush par un Talib Kweli hyper affuté. Le titre est tiré d'un étonnant projet, celui du professeur Cornel West, philosophe émérite enseignant à Harvard et dont les essais ont profondément marqué la société américaine. Surtout connu dans la communauté noire, il emprunte avec cet opus une nouvelle voie pour faire entendre la sienne (on peut d'ailleurs entendre son timbre de prêcheur sur le troisième couplet de Bushonomics). A journey of street revelations est sorti fin aout aux States et affiche un casting incroyable: Prince, Andre 3000, Black Thought, Rhymefest, KRS 1, Dave Hollister, Daryl Moore, Lenny Williams... On tend l'oreille... Le myspace de Cornel West est ici.

Nouveau Lupe Fiasco: Superstar. Toujours aussi classe et finement produit. Son second opus est prévu pour le 20 Novembre. Dumb it down, premier extrait doté d'une très lourde basse, est disponible dans la playlist.

Attention, le tout dernier Wu Tang vient de débarquer! Watch your mouth! Violent. Le Wu est en forme et dans ce monde qui s'emmerde, c'est une sacrée bonne nouvelle! Personnellement, elle me remet d'aplomb après la très piètre prestation du crew au Zenith en juillet dernier.



Tum Tum, le rappeur dirty à l'étonnante dextérité capillaire, signe un nouveau featuring (avec Grit Boys) qui fait monter sa température de quelques degrés sur mon buzzomètre. Toujours pas grand chose à dire, juste de la bonne vulgarité, des fessiers rebondis et des jantes diamantées. La vie quoi... Ca s'appelle I'm fresh et c'est flex. Le clip est évidemment trrrrrès sympa.....


Lil Wayne et The Game, ça te tente? Et ben voilà, c'est ici: Dope in my blood. C'est visiblement un remix, les couplets ayant déjà été entendus, mais ce morceau préfigure une mix tape sur laquelle collaboreront étroitement les deux super héros du rap jeu.

Bonus: le clip de Sweetest Girl, premier extrait du nouvel album de Wyclef Jean, Carnival II prévu pour novembre. Un titre sympathique à défaut d'être génial, avec Akon, qui devrait éviter les couplets et l'inévitable Weezy.



vendredi 7 septembre 2007

Loki dit merci!

Le Loki, complètement flex à Bordeaux. Photo: Le Tzim. Expressionniste: Le Jib.



Au plus de 700 visiteurs qui se sont penchés sur ce modeste blog, ouvert depuis près de 4 mois à présent. A l'échelle de la blogosphère, c'est sans doute bien peu. A l'échelle de Loki, c'est énorme. Partager mes émotions musicales et savoir que quelques uns y ont trouvé leur compte, c'est déjà, au delà des chiffres, une grande satisfaction. Alors merci à toi, lecteur (copyright Dubosc), oui toi, le jeune ou le moins jeune, qui lit ces lignes avec attention, sur l'ordinateur du bureau, entre deux visites du boss, ou sur l'écran familial, une clope à la main. Saches, lecteur, que Loki t'aime. Et ça, c'est important (copyright Jib). Une dédicace toute particulière aux plus réguliers d'entre vous: Lolo, Sista, Tzim, Soso, Ju, Pepito, Doro, Luciano, Larry Bird, Le Chafouin, Benj (Watch my feet!), Amely, Céline, Titi, Jé, JP (Merci pour le soutien!), Eva, Catherine, Balibulle (Merci pour le déclic), Princesse (J'attends un nouveau commentaire...), Ares, Nanass, T.O., au mystérieux lecteur de Courbevoie et tous les autres. Un remerciement à ceux qui ont laissé des commentaires, c'est ma seule rétribution. N'hésitez jamais, ne serait-ce que pour laisser une trace de votre passage. Le blog n'en est que plus vivant. N'hésitez pas non plus à faire circuler au maximum l'information et à donner l'adresse de Monsieur Loki à tous ceux qui cherche des bons mots sur du bon son.
Pour fêter ça, une playlist a été ajoutée à la page, directement écoutable sur le site. L'occasion d'aller un peu plus loin dans l'échange et la découverte. Elle sera régulièrement actualisée (Elle contient 24 morceaux en tout, il faut descendre dans la liste avec les boutons du lecteur pour écouter les suivants). Du très frais et du très classique. Enjoy!

mercredi 15 août 2007

Loki écoute en rotation permanente ... Lil Wayne.


Pour foutre le feu y'a pas qu'l'essence
(copyright Lunatic)


Y'a aussi Lil Wayne, le rappeur qui fait "shhhhhhhhiii" quand on pose le doigt dessus! Tellement bouillant que son nom suffit à enflammer n'importe quel titre. La liste de ses dernières collaborations est plus longue que celle des candidats au grand voyage prévue par Hortefeux (un doigt pour lui). Kelly Rowland, DJ Khaled, Robin Thicke, Ja Rule, Fat Joe, DJ Unk, Nelly Furtado, David Banner, Kayne West et tant d'autres ont fait appel à ses services. Pas un seul remix sans que celui qu'on appelle Weezy n'y pose une voix plus écorchée que le visage de Castor Troy dans Volte Face. A chaque fois, le résultat est le même: buzz incandescent, ventes décuplées.

Dwayne Michael Carter est né en 1982, les deux pieds dans la merde avant même de savoir marcher. Hollygrove, quartier le plus pourri de la Nouvelle Orléans. A l'échelle de la planète, ça te place sans doute quelques échelons au dessus des pires bourbiers noirs africains, mais guère plus haut. Fils unique, fils seul. Père lointain, bientôt mort. A onze piges, Wayne n'a déjà qu'une seule obsession: le rap. Il écoute en boucle les productions du label Cash Money, le plus célèbre de la ville, tenu par une certain Brian Williams, également appelé Baby ou Birdman. Lors d'une séance de dédicace, le gamin lâche un méchant freestyle à la gueule du boss. Postillons dans la face. Choc. Williams lui propose une formation accélérée. Wayne quitte le domicile familial et suit la troupe Cash Money sur les routes. Il passera quasiment toute son adolescence dans le bus du label, entouré des stars de l'époque : Pimp Daddy, Lil Slim ou encore UNLV. Il est à peine pubère et respire à pleins poumons les volutes d'herbes, les odeurs d'alcool et les fragrances de chattes des groupies qui défilent dans le véhicule. Belle jeunesse. Conséquence: il s'offre un rejeton dès ses 16 ans. En 1997, il intègre le groupe Hot Boys avec, notamment, Juvenile. Le succès est important, le groupe explose rapidement. Lil Wayne tatonne encore, se cherche, mais fait déjà preuve d'une aptitude impressionnante à débiter des punchlines hyper percutantes. Au fil de ses collaborations et de ses sorties solos, son style s'affine. Sa voix, éraillée par les multiples excès, griffe le beat, roule dans les graves, grince dans les aigus. Il devient maitre du freestyle et de l'égotrip. Ses textes bourrés de métaphores totalement allumées emportent très haut l'auditeur.

Son second solo, Tha Carter II, sorti en 2005, s'est vendu dans les rues comme des p'tits pains de shit. Et il comporte certaines des plus grosses tueries que le rap ait livré ces dernières années: Hustler Musik, Fireman, Money on my mind, pour ne citer qu'eux. Depuis, il n'a cessé de progresser. Installé à Miami après le passage de Katrina sur la Nouvelle Orléans, Weezy ne sort quasiment plus de chez lui, couvre son corps de tatouages insensés (deux larmes sous les yeux et l'hallucinant "I Fear God" sur les paupières), se gave de substances abrasives, enregistre morceau sur morceau et pousse ses qualités rapologiques à un autre niveau. Un niveau jamais atteint? Peut être bien. Lorsqu'on lui parle de vacances, Young Money (l'un de ses nombreux surnoms) lache un rire glaçant: "Des vacances? Mais ce sont des putains de vacances! Je suis là dans cette superbe baraque, je me lève la nuit, j'enregistre deux trois bombes, je me défonce, je me fais sucer et puis je retourne au studio. Où tu veux que j'aille?!" Sa dernière mix tape (Da Drought is over, à se procurer absolument) a livré quelques indices sur la suite de sa carrière. Et c'est tout bonnement impressionnant. Prostitute Flange, balade amoureuse trash et déglinguée ("je t'aimerais même si t'étais une pute") est sans doute l'un des titres les plus étonnants entendus ces derniers mois. Lil Wayne chante quasiment, la voix agrippée à la mélodie dans des intonations faisant songer à un Prince dont on aurait gratté les cordes vocales à la lame de rasoir. I Feel like dying, hymne à la défonce, fait planer de 0 à 3000 dès les première rimes : "I am sittin on the clouds / I got smoke coming from my seats / I can play basketball with the moon / I got the whole world at my feet / Only once the drugs are done / Den I feel like dying, I feel like dying...." Et La La La a des évidentes effluves de Hard Knock Life de Jay Z, version New Orleans. Et d'ailleurs la comparaison n'est pas fortuite. Weezy se proclame à longueur de morceaux "Best rapper alive". Et son talent devrait effectivement lui assurer une dynastie de succès à la Jay Z, Nas, Biggie, Eminem ou 50 Cent.

Reste à assurer la suite. Dans son bunker bling-bling de Miami, Weezy prépare l'album le plus attendu par les b-boys du monde entier. Kayne West, entre autres, est prévu derrière les manettes. Un premier morceau vient d'ailleurs tout juste de sortir des fourneaux volcaniques des deux rappeurs : Barry Bonds. Annoncé pour 2008, Tha Carter III devrait poser les serres aiguisées du flow de Lil Wayne sur les hits parades mondiaux. Il prévoit d'ors et déjà d'en écouler 5 millions de copies. Présomptueux? Pas sur. Il vient de faire la couverture du prestigieux Fader et le cultissime XXL l'a choisi pour célébrer son dixième anniversaire. Sondée par MTV, l'ensemble de la communauté hip-hop, des rappeurs aux producteurs en passant par les journalistes, vient de lui remettre la couronne qu'il revendiquait depuis ses 14 ans: celle du "meilleur rappeur vivant". A la remise de la distinction, Weezy s'est exclamé: "Ca fait dix piges que je vous le dis les mecs! Mais vous n'écoutez pas..." Lil Wayne est déjà le roi, solidement installé au sommet de ce rap jeu, dans un trône posé sur les nuages. Icare rapologique, il finira bien par se brûler la langue à trop vouloir lécher le cul du soleil. Il le sait et s'en fout : "I'm at the the top of the top, but still I climb / And if i shall ever fall the ground will then turn to wine." Jolie chute...

Vidéos:

Show me what you got, capté en concert et en studio. L'occasion d'admirer la souplesse du flow.



Monstrueux freestyle sur Rap City:


Hustler Musik. Classik!


L'excellent remix de Maket it Rain, titre de Fat Joe dont le succès est essentiellement du à Weezy, auteur du refrain et d'un couplet ravageur où les métaphores pleuvent drues sur le beat. L'occasion de retrouver un R Kelly au sommet de sa forme en pimp classieux et pourtant tellement crado.


9 MM, produit par David Banner. Même Akon passe bien sur cette balle.


Shooter, avec Robin Thicke.


Duffle Bag Boy, son dernier titre clipé, avec Playas Circle. Il fait le refrain. Et ça sauve le titre.

mardi 31 juillet 2007

Loki se trémousse sur ... Dude N Nem.


Jeu de jambes


Yes papy! Cadeau! La nouvelle sensation rap de Chicago, c'est un peu Patson en vadrouille dans un strip club d'Atlanta. Dude N Nem, ce n'est pas la suite des aventures de Jeffrey Lebowski dans un restaurant asiatique, mais le blaze de deux lascars faisant vriller les rotules à 360° sur les dancefloors américains. Un titre, un hit. Efficacité maximum. Avec ce Watch my feet complètement barré, le duo replace Chicago sur la carte Michelin du hip-hop, aux côtés d'ATL, Houston, Miami ou SanFrancisco. Dans les années 40, la ville d'Al Capone vibre au son des boites de jazz. C'est le temps de la prohibition et du Steppin. Une danse "marchée", normalement exécutée à deux mais qui, en solo, ressemble à un bon vieux madison. Les Dude N Nem ont exhumé la bête, l'ont révitalisé avec un bon coup d'Air Force 1 dans le cul et en ont tiré le Jukin, une version accélérée et franchement épileptique du Steppin. Le résultat est surprenant. C'est vrai, on a l'air un peu con quand on danse le Jukin. Mais cette connerie assumée et salvatrice fait du bien. On est proche, par le son comme par le style, du fameux "Go dumb" (devient stupide) proné par le mouvement hyphy de la Bay Area. Et bien sur du "get crunk" cher à Lil Jon. Le Jukin des Dude N Nem n'est qu'une énième déclinaison, à Chicago cette fois, de ce son dirty qui envahit les charts américains. Brut, binaire, décomplexé et sans le moindre message si ce n'est celui de se faire plaisir. Avec le crunk, le hyphy, le jukin, la booty ou la snap music, le hip-hop retourne enfin dans les clubs s'en payer une belle tranche, s'envoyer des litres d'alcool dans l'estomac, remplir ses poumons de weed hydroponifiée, descendre des bouteilles entières de codéine et gober quelques extas (écouter le prodigieux morceau des Bone Thugs N Harmony à ce sujet...). Et surtout se trémousser comme un abruti. Comme si, après avoir revendiqué, combattu, lutté pendant des années pour son droit à l'expression, il s'accordait le droit de souffler et de s'éclater, comme au bon vieux temps des premières block party, sur des rythmes simples et entraînants comme un Planet Rock. Alors sort tes lunettes blanches p'tit Martin (Copyright Roi Heenok), tes tee-shirts à grosses lettres, tes baskets fluos et lance toi dans une bonne session de Jukin! La révolution attendra bien encore une nuit...

Dude N Nem, Watch my feet:

lundi 16 juillet 2007

Loki se gave de ... Mark Ronson


Marchand de bonbons

Vous cherchiez une gentille saveur sucrée à glisser dans vos oreilles cet été? Un petit son frais, léger, consommé en violentes crises de boulimies auditives puis aussitôt oublié? Mark Ronson a ce qu'il vous faut. De la zic qui fait "pop" dans l'oreille et zizir aux tympans. C'est vrai, sur la photo sélectionnée par le sieur Loki, l'homme ressemble plus à un Columbo sur la fin où un clochard sur le retour, qu'à Daddy Suc.
Pourtant, avec Version, son second album, Mark Ronson livre une bonbonnière pleine à craquer de joyeusetés pour vos palais. Ce Londonnien de naissance, fils d'une glorieuse lignée d'artistes en tous genres, a émigré vers la grosse pomme dès 8 ans. Torgnole hip-hop dans la gueule dès l'adolescence, le voilà deux platines sous les bras écumant les clubs de la capitale. Il devient un DJ respecté pour son éclectisme et sa musicalité. C'est là qu'il développe son fumeux concept de "ghetto metal" étiquette fourre-tout qu'il colle sur sa marmite sonore. En gros, Mark mélange tout. Avec lui, il n'existe plus qu'un sur-genre mondial planant très haut au dessus des clivages, là où scintillent les 3 lettres du mot POP. Après avoir travaillé comme producteur pour diverses célébrités de gros calibre, il sort en 2003 un Here comes the fuzz sympathique mais fade. Le Mark a compris: il faut plus de sucre, de crème et de chantilly. La recette est simple: reprendre des titres plus ou moins connus en y ajoutant ces savoureux ingrédients. Quelques expérimentations plus tard, voici donc Version, pièce montée plus chargée que celle du mariage d'Axl Rose dans November rain.
Le résultat est surprenant. Reprenant sans ambages les chansons les plus grillées, Mark Ronson les arrondit en ajoutant de la basse (celle de Stu Zender, bassiste originel de Jamiroquaï), du beat et surtout des cuivres. Beaucoup de cuivres. C'est léger, acidulé et furieusement addictif. Sous sa patte, le
Toxic de Britney Spears devient une balade soul éreintée par la voix d'ODB, le Valerie des Zuttons prend la chaleur incandescente d'Amy Winehouse, le Stop Me des Smiths trouve une seconde (première?) jeunesse et le Just de Radiohead sonne, comble de l'hérésie, incroyablement gai. Bien sur, on est loin de la pâtisserie fine et les desserts de Mark Ronson peuvent porter sur l'estomac après une consommation abusive. Mais déguster le superbe Oh my god de Lilly Allen, cover d'un morceau sans saveur des Kaiser Chiefs, c'est s'offrir un petit moment d'extase, puissant et éphémère, comme le contact du chocolat sur vos papilles.
Et quand, en prime, le bonhomme dégaine des clips plus réussis les uns que les autres, on ouvre les yeux, les oreilles, et on savoure. Miam....


Oh my god, feat Lilly Allen. La peste se la joue Jessica Rabbit. Très classe. Dans la salle de ce club cartoonesque, on peut reconnaître quelques uns des principaux collaborateurs de Ronson: Wale, les Kaiser Chiefs, Stu Zender entre autres.


Stop me, titre des Smiths à la base, chanté ici par Daniel Merriweather.


L'excellent
Just de Radiohead.


Toxic
sur scène. Ronson est à la gratte, Zender à la basse, Merriweather au micro et Wale, rappeur de DC dont le buzz crève le plafond, reprend les parties d'ODB. Le titre original avec le regretté "bâtard sale" est à écouter absolument.


Valerie, perfomée par Amy, absente du clip sans doute pour cause de déglingage avancé. Wale et son flow primesautier ouvre la vidéo. Prononcer "Oualé", le lascar est de Washington DC, pas de Cardiff...


Loki tripe totalement sur .... DG Yola


Légende urbaine


Dans la geste rapologique, il est des attributs qui font monter d'un coup la cote des prétendants au trône. Une balle dans la tronche par exemple. Celle qui a traversé la bouche de DG Yola, fracassant sa mâchoire et laissant deux trous bien nets sur ses joues, aurait pu plomber ses rêves de gloire. Elle est pourtant en train de faire de lui une légende. Avant ce braquage méchamment parti en couille à un carrefour d'ATL (Atlanta), épicentre de la secousse Dirty South et nouvelle capitale du rap mondial, DG Yola avait tout du jeune loup prêt à plaquer ses rimes d'un or massif. Un MC ultra talentueux d'à peine 18 piges, doté d'un flow élastique et mélodique, maîtrisant avec une rare aisance l'art de la punchline meurtrière et, "cerise sur le ghetto" (copyright Mafia K'1 Fry), d'un solide sens du second degré. Avant la balle, maître Yola s'éclatait, distribuait des égotrips puissants comme ce Ain't Gonna Let Up culte dès sa sortie et claquait des freestyles incroyables sur les ondes US. Avant la balle, Yola envoyait un Rollin "so pimpalicious" entouré des revanchards Bone Thugs n'Harmony. Avant la balle, Yola en était une. Après, il est une rafale.

Entrepreneur du ghetto, il a compris en un clin d'oeil le bénéfice qu'il devait absolument tirer du tragique épisode. Pas d'autre choix, évidemment. Peu de temps après son hospitalisation, des vidéos montrant sa douloureuse remise sur pieds, et surtout sur dents, ont fait leur apparition sur le net. Impact immédiat. Explosion des connexions. Buzz tsunamique. Ventes en ascension libre. Ce qui ne te tue pas te rend plus fort. Pas de connerie, Yola est très diminué. Sa mâchoire crispée, masquée par son grill, n'a plus la moindre mobilité. Il siffle des mots entre ses chicots dorés avec conviction mais ses paroles suintent la douleur. Pour l'instant, il semble absolument incapable de rapper, comme l'atteste les passages parlés sur sa nouvelle mixtape Thru the wire qui rassemble des titres, la plupart excellents, enregistrés avant la balle. Mais sa motivation brûlante, sa rage de vaincre et son absence totale de ressentiment, même vis à vis de son agresseur, donnent envie d'y croire. Il va mieux et c'est déjà ça. Les crétins pourront hurler au cynisme, à la violence instrumentalisée, à la vulgarité d'un môme ne pensant qu'à faire du fric et voyant dans sa propre souffrance un moyen d'attirer sur lui les regards. Ils n'auront rien compris. "I'm a get money nigger" scande-t-il à l'envie. Yola était déjà en survie avant la balle. L'énergie du désespoir, c'est sans doute la seule qui n'ait jamais tourné dans son moteur. Un carburant abrasif qui ne cherche qu'une étincelle pour s'enflammer d'un coup. Yola a rencontré la balle. Il s'apprête à brûler de mille feux.

La video de Aint Gonna Let Up, titre prophétique. Malheureusement sauvagement censuré pour les besoins du clip:



Freestyle d'enfoiré sur le son Fly High, impro et punchlines en pagaille, un massacre:


La première video après le passage de la balle. Attention, brutal.


Son myspace est très fourni, la totalité de sa mixtape est en écoute. C'est ici.


mercredi 11 juillet 2007

Loki y était ... la Mafia k'1 Fry à la Goutte d'Or

Jeu de paumes


Photo: Damien Bouchard

Ils apparaissent et les mains se tendent vers le ciel. Des mains jeunes et colorées, avides de recevoir, pressées de donner. Des mains blessées pour certains, aux lignes de vie ténues, fragiles comme un fil de soie, prêtes à se briser au premier souffle. Des mains fines pour d'autres, porteuses d'un savoir venu de loin, savantes et appliquées, décidées surtout. Des mains encore tendres mais sur lesquelles se dessineront bientôt les traces de l'effort et du sacrifice. Des mains qui devront en serrer d'autres pour que la France de demain puisse s'apaiser. Des mains tendues vers le ciel du 18ème, ce samedi 30 juin 2007.

Ils apparaissent et la jeunesse de Barbes se dresse. Un concert de la Mafia K'1 Fry à la Goutte d'Or, c'est comme un retour au bled. Ca revient presque chaque été, c'est bondé, on se presse sur le bitume comme dans le port d'Alicante, on y parle fort pour se faire entendre et se frayer un passage dans la mêlée, et à l'heure des retrouvailles on est heureux comme lorsque l'on sert dans ses bras un vieil oncle dont on a été trop longtemps séparé. Cette année, la réunion de famille a lieu devant l'église St Bernard, le square Léon étant squatté par de méchants travaux. Tant mieux. En arrivant sur les lieux, on est tout de suite percuté par la puissance du symbole. L'église est en fête, des lumières chaudes dansent sur ses murs, des statues africaines en carton se balancent au cou de ses gargouilles. Et à ses pieds, un public métissé s'apprête à recevoir une bénédiction musicale. "Bon sang, le bon dieu doit kiffer s'il voit ça!" se dit le Loki lorsque la cérémonie débute.

La nuit s'étale lentement sur Barbès. Et la voix puissante de Kery James monte dans ses hauteurs. Âpre, sèche, compacte. Le souffle est immédiat. La tension grimpe d'un coup. La foule se compresse, s'agite, tend l'oreille et hurle dans le même souffle. Bon sang, Kery... Il entonne Thug Life, titre phare du dernier album de la Mafia, inspiré du fameux slogan de Tupac. Un texte concentré comme une tour de béton. Sans refrain. L'historique d'un collectif pour lequel le rap est un acte de foi. Lorsque le beat retentit enfin, faisant ricocher de lourdes basses sur les murs du quartier, la marée humaine se gonfle et rugit. Un océan frappé par la tempête. Kery se jète enfin sur la scène, tee shirt noir et bras nus. Et des vagues de vie déferlent sur l'église St Bernard. Lorsque le morceau touche à sa fin, chaque membre du clan apparaît pour entonner le désormais mythique: "Je suis Mafia k'1 Fry". Une phrase qui résonne fort dans le coeur des mômes du 18. La Goutte d'Or est tellement Mafia K'1 Fry.

Méchante introduction. La suite est du même acabit. La pillule de Teddy Corona et Demon One et son entêtant "foulek" donne le tourni à l'assistance. Rhoff célèbre son retour dans le crew avec Gere, tandis que Mista Flow grogne comme jamais sur l'hargneux Survivor : "L'état aimerait coincer le gros Mista Flozor, au volant d'un hors bord avec 100 kilos à bord!". Aux quatre coins du quartier, les bénévoles, pour la plupart issu du précieux tissu associatif qui drappe la Goutte d'Or, gèrent une foule soit disant ingérable. Mais pas la moindre esclandre ne vient gâcher la fête. Comme d'habitude. Même lorsque Kery, décidément intenable, scande le sur véner Hardcore, classique parmi les classiques. Des centaines de gorges déployées hurlent avec lui le violent gimmick. La nuit s'étire, Mokobé, accompagné d'un Patson adulé, clot la performance avec quelques séquences de "coupé décalé" qui embrasent définitivement les corps. Les filles se déhanchent avec conviction, les culs tressautent, les hanches frétillent, plaisir des yeux, relâchement après la tension. La tempête se calme. La mer s'apaise. La Goutte d'Or roule lentement vers le sommeil. Sa jeunesse dorée a rêvé. Dommage que ce ne soit qu'une fois dans l'année...


Deux vidéos trouvées sur Dailymotion et captées par Lemzo. Merci à lui.

HARDCORE!!!!!!!!


Mokobe et Patson:



Bonus: le clip de Thug Life.



Sur bonus: deux petites vidéos datant de 2005 et captées par Ares. Si si la famille!



MOV04015
envoyé par ares15


Paix au grand frère Sophiane et à toute la famille Nafa (Jeloul dit merci pour la découverte!), Antoine et Jacques Mendhi (A nous la mairie les gars, on lache pas l'affaire!), la famille Badir, la famille Youcef Sba, la famille Belkacem, la famille Cohen, la Scred et à tous ceux qui ont partagé avec moi, de près ou de loin, la chaleur de ce quartier.

mercredi 27 juin 2007

Loki vient de se faire électrocuter

Amy + Mos = la foudre

Grosse émotion lorsque je suis tombé sur ce live de la superbement déglinguée Amy Winehouse, qui porte décidément bien son nom si j'en crois les dernières lectures auxquelles je me suis adonné dans mes toilettes, antre de Voici, Public et autre joyeusetés trashs. Littérature idéale pour les évacuations intestinales, ingurgitée en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "plouf". Le tout est de ne pas confondre les journaux avec le PQ. On ne mélange pas les torchons avec le papier hygiénique.... Mais c'est un autre sujet.
Amy nous offre un Love is a losing game suave, langoureux et mélancolique. De ses balades désespérées qui mouillent les paupières et font tressauter le menton. C'est triste, c'est sombre, c'est beau. Et sur cet écrin de velours, Mos Def vient poser sa voix satinée et subtilement nonchalante. Putain, c'est vraiment beau. Et c'est cadeau.


Loki lorgne ... le nouveau Kanye West.


Mégalo avant tout.

Ca y est, Kayne West a définitivement décollé. Dans un vaisseau spatial rutilant piloté par les deux super hérauts de l'électro française, les humanoïdes versaillais Daft Punk. Ca faisait un moment que la grosse tête sur gonflée à l'hydrogène de Mister West menaçait de lui faire perdre le contact avec la surface de la planète. Cette fois, c'est clair, le bonhomme ne touche plus terre. Avec ce Stronger pompé sans ménagement à nos robots préférés depuis Astro, il offre la preuve que son gigantesque talent menace de s'engluer définitivement dans sa mégalomanie. Lui plane à trois milles quand sa musique s'enfonce. Après le fascinant College Drop Out, qui lui avait offert sur un plateau le titre de producteur le plus talentueux du nouveau siècle, son second album avait déjà aiguisé les langues fourchues des critiques. Sur qu'elles vont se lécher les babines avec l'album annoncé par ce second single.
Le clip, super production siliconée, est à son image: brillant, clinquant, lourd, irritant, facile. L'idée de départ est excellente: une collaboration avec Daft Punk . Mais pourquoi pas un titre original plutôt qu'un simple sample? Bien sur, le morceau originel est tellement efficace que Kayne y pose un égotrip sans effort. Il y est vaguement question d'une "black Kate Moss", alors voici l'irréelle Cassie qui apparait entre deux plans du génie. Trop furtivement d'ailleurs, tant la vision de la belle est une caresse pour la pupille. Dilatation oculaire immédiate. Kayne, lui, porte les lunettes de soleil les plus kitch qu'un UV ai jamais croisé, deux stores entre-ouverts sur ses paupières, façon 9 semaines et demi, Kim Basinger en moins. Imagerie manga (grosse référence à Akira sur la fin) et séquences guerrières s'enchainent sans qu'on y comprenne grand chose. C'est vrai, c'est classe. Mais c'est tout. Et c'est un peu court.

Stronger
n'en reste pas moins un sympathique morceau et la vidéo qui l'accompagne une sorte blockbuster ultime du genre. Le Star Wars du clip. A consommer avec un gros paquet de pop corn Baff, bien gras et sucré. En attendant que Kayne redescende enfin sur terre et s'attelle à de nouveaux chefs d'oeuvre.



Le clip est tout neuf, à peine 24 heures de vie sur le Net, il se peut donc qu'il soit retiré par Universal. Pour mieux ressuciter quelques minutes plus tard. Faites moi signe s'il disparait subitement, je ferai la réactualisation nécessaire.


Bonus: la précédente vidéo de Kayne West, Can't tell me nothing, également sur le tracklisting de son futur opus, Graduation, prévu pour septembre.

mardi 19 juin 2007

Loki mate .... le dernier clip de M.I.A.



Fracture de la rétine

Bing. Paf. Claque. Dans ta gueule. MIA, la petite princesse Sri Lankaise via London, vient de balancer une ogive sonore et visuelle. La vidéo de Boyz, second single de son nouvel album Kala, prévu pour aout, est une onde nucléaire. Tourné en Jamaïque, il offre plus de pas de danse que vous ne pourrez en caser dans une Fool Moon sous amphet'. Explosion de couleurs typique de l'art graphique de M.I.A, brillant et rebelle, il annonce la secousse sismique musicale que devrait provoquer son nouvel opus. Son son électro-rap-grime-garage-baile-ragga (ouf!) n'a définitivement pas d'équivalent. On annonce notamment des collaborations avec Switch, qui a signé ce Boyz dévastateur, de l'habitué Diplo, des rappeurs de Three 6 Mafia et de ... Timbland! MIAm MIAm!
Pour les amateurs, la belle sera présente au festival Rock en Seine, ainsi que Bat For Lashes, objet de la chronique précédente. Evidemment, Loki y sera!

MIA-Boyz
envoyé par shinobi2

Loki regarde ... le dernier clip de Bat For Lashes


Cil vous plait...

Quand l'image agrippe vos rétines et que le son aspire vos tympans, succion puissante d'un baiser de vampire, il n'est qu'une seule évasion: l'abandon. Surtout quand l'étreinte est signée Bat For Lashes, expression signifiant "battre des cils" mais dans laquelle sommeille surtout le mot "Chauve-souris" auquel s'accorde tellement Natasha Khan, la chimère qui se cache derrière ce nom mystérieux. Elle a tout d'un animal de nuit planant sur nos songes. Cette chanteuse anglaise avait signé en 2006 un premier album très remarqué, aux inspirations oniriques et organiques. Petit être totalement perché au sommet d'un arbre ensorcelé, elle dévoilait un univers de contes et de sorcières, alchimie étrange entre Bjork, PJ Harvey et Kate Bush sans que son chaudron magique ne verse dans la redite. Mais avec son nouveau titre, ce génial What's a girl to do, elle nappe son folklore d'un écrin citadin lui donnant une incroyable puissance. Le conte devient urbain, porté par un énorme beat électro et métallique, tranchant les notes du clavecin à chaque respiration. Le clip provoque la même émotion. Natasha Khan nous la joue Donnie Darko, ambiance crépusculaire, mais convie ses amis les animaux sur la route de l'apocalypse. C'est la Paulette d'Yes Montand entrainant derrière sa bicyclette une horde de prétendants bestiaux vers une fin annoncée. L'abîme est au bout du chemin, alors allons y en rythme et avec style se disent sans doute les lapins. Blanche Neige emmène la forêt à la morgue de la modernité...

Bat For Lashes. Preuve qu'un battement de cils à l'autre bout du net peut provoquer un tsunami dans ma tête.



Le site du groupe est et sa page myspace est ici.